Cette annonce coïncide avec celle d'une charge exceptionnelle de 32,2 milliards de dollars (24,8 milliards d'euros) liée à la marée noire, qui fait plonger les comptes du groupe britannique dans le rouge à hauteur de 16,97 milliards pour le seul trimestre avril-juin.

"La tragédie de l'explosion du puits Macondo et les dommages environnements qui en ont découlé ont marqué un tournant", a déclaré le président du groupe, Carl-Henric Svanberg après l'annonce du départ de Tony Hayward.

"BP reste une entreprise solide (...) mais sera désormais une entreprise différente."

Robert Dudley, 54 ans, actuellement en charge des activités du groupe aux Etats-Unis, supervise les efforts menés pour endiguer la marée noire, considérée comme la pire de l'histoire des Etats-Unis, qui pollue la région depuis le naufrage de la plateforme Deepwater Horizon le 20 avril.

Il sera basé à Londres après sa prise de fonctions et cèdera la direction de la branche américaine à Lamar McKey, a précisé le groupe.

Tony Hayward prendra pour sa part la direction non exécutive de TNK-BP, la coentreprise de BP en Russie. Il recevra une indemnité représentant un an de salaire, soit 1,045 million de livres sterling (1,25 million d'euros).

Hayward s'était attiré les foudres de l'administration américaine pour s'être plaint d'être trop sollicité depuis le début de la catastrophe et pour avoir, lors de son audition devant le Congrès, tenté d'esquiver la responsabilité de son groupe.

Hors coûts liés à la marée noire et autres charges non-opérationnelles, BP affiche pour le deuxième trimestre un bénéfice ajusté des coûts de remplacement de 4,98 milliards de dollars, conforme au consensus Reuters établi sur la base des estimations de 11 analystes.

Le bénéfice ajusté des coûts de remplacement exclut les gains ou pertes liés à l'évolution de la valorisation des réserves de carburants, et est ainsi comparable au bénéfice net.

Dans un communiqué distinct, BP précise que ses cessions d'actifs pourraient atteindre un montant global de 30 milliards de dollars sur les 18 prochains mois, ce qui pourrait lui permettre de ramener son endettement entre 10 et 15 milliards de dollars.

Le groupe ajoute qu'il réexaminera sa politique en matière de dividendes une fois établis les résultats du quatrième trimestre.

Tom Bergin, Grégory Blachier et Marc Angrand pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot