par Dan Williams et Nidal al-Mughrabi

JERUSALEM/LE CAIRE, 24 février (Reuters) - Le cabinet de guerre israélien a prévu de se réunir samedi pour discuter des progrès potentiels après le retour des négociateurs de Paris, où des pourparlers sur un cessez-le-feu ont eu lieu, et alors que des sources palestiniennes estiment qu'il n'y a pas eu d'avancées.

Les délégués israéliens, menés par le chef du Mossad David Barnea, ont rencontré vendredi à Paris les médiateurs qataris, égyptiens et américains qui ont contribué à l'instauration du seul cessez-le-feu conclu jusqu'à présent, en novembre.

Le conseiller israélien à la sécurité nationale, Tzachi Hanegbi, a déclaré que le cabinet de guerre serait informé des discussions par les délégués, qui sont rentrés samedi, lors d'une réunion qui se tiendra dans la soirée.

Ce rendez-vous "montre qu'ils ont le sentiment de ne pas être revenus les mains vides", a-t-il déclaré à la chaîne de télévision israélienne Canal 12. "D'après ce que j'ai entendu ces dernières heures, il sera possible de progresser", a-t-il ajouté, sans donner de détails. Il a semblé acquiescer à la question de savoir si des progrès seraient possibles avant le début du mois du Ramadan, le 10 mars.

Le Hamas détient encore 130 otages kidnappés en Israël lors de l'attaque du 7 octobre. Le groupe islamiste a précédemment conditionné leur libération à l'arrêt définitif de l'offensive israélienne à Gaza et à la libération de milliers de palestiniens emprisonnés.

Israël s'est publiquement opposé à une libération de prisonniers de cette ampleur et affirme que tout arrêt des combats serait temporaire, car l'État hébreu veut démanteler le Hamas, qui a juré sa destruction.

Un responsable palestinien informé des discussions a déclaré que la délégation israélienne à Paris était restée "vague" quant aux objectifs pour Gaza.

"Alors qu'Israël tente de transformer tout accord en échange de prisonniers, le Hamas insiste sur le fait que tout accord doit être basé sur un engagement de l'occupant israélien à mettre fin à la guerre et à retirer ses forces de la bande de Gaza", a déclaré à Reuters ce responsable, qui a requis l'anonymat. "C'est la priorité pour le Hamas."

Un autre responsable palestinien a indiqué de son côté qu'une libération d'otages dans le cadre d'un échange n'était pas imminente. Il n'y a eu "aucune discussion sur les prisonniers, ni en termes de catégories, ni en termes de nombre".

Une source au fait des pourparlers à Paris a déclaré à Reuters qu'ils avaient abouti à une ébauche de trêve "dans les grandes lignes" qui pourrait éventuellement conduire à cessez-le-feu, sans donner plus de détails. (Rédigé par Dan Williams ; version française Kate Entringer)