AL-ARISH, Egypte, 21 janvier (Reuters) - Le Dixmude, porte-hélicoptère amphibie configuré pour du soutien hospitalier, positionné au large de l'Egypte à 50 kilomètres de la bande de Gaza depuis novembre, a soigné plus de 1.000 blessés alors que la situation sanitaire continue de se dégrader dans l'enclave.

A bord du Dixmude, amarré dans le port égyptien d'Al-Arish, près de 120 patients ont été hospitalisés par une équipe médicale composée de 70 personnes.

On y traite également des patients ambulatoires pour des consultations psychiatriques et des examens de suivis, selon le capitaine Alexandre Blonce, qui qualifie cette mission de "sans précédent".

Menée en réponse à l'attaque du Hamas du 7 octobre qui a fait 1.200 morts et lors de laquelle quelque 250 personnes ont été enlevées, selon les autorités israéliennes, l'offensive d'Israël dans la bande de Gaza a ravagé des quartiers entiers de l'enclave, déplacé la majorité des 2,3 millions d'habitants et provoqué selon l'Onu une catastrophe humanitaire.

La plupart des 36 établissements hospitaliers de l'enclave ne fonctionnent plus et ceux qui sont toujours actifs sont bondés, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Israël se défend en assurant que les combattants du Hamas opèrent à partir et autour des hôpitaux, ce que réfutent le Hamas et le personnel de santé.

Selon le ministère gazaoui de la Santé, les frappes israéliennes ont tué 178 personnes au cours des 24 dernières heures, portant le bilan à plus de 25.000 morts, imputés aux opérations israéliennes depuis le début de l'offensive.

Ce bilan ne fait aucune distinction entre les civils et les combattants.

Ceux qui ont pu quitter la bande de Gaza en transitant par l'Egypte font face à de longs délais pour avoir accès à un soin, comme Ahmed Abu Daqqa, 16 ans.

Des médecins à Gaza "ont retiré les éclats d'obus et m'ont inséré deux tiges. Mais un mois plus tard, ils ont découvert d'autres éclats dans mon genou. Ils m'ont dit qu'ils s'en occuperaient plus tard car il y avait trop d'opérations en cours", a-t-il déclaré à bord du Dixmude.

Après avoir quitté l'enclave, après de "multiples" tentatives, il a pu subir une opération pour retirer le reste des éclats d'obus et soigner une infection tout en suivant une rééducation physique.

Lui, comme les autres patients traités à bord du bâtiment français, attendent d'être transférés vers des hôpitaux en Egypte ou à l'étranger.

L'Italie a envoyé un navire hospitalier similaire au large de l'Egypte en décembre.

(Ahmed Fahmy et Mohamed Abdelghany; version française par Zhifan Liu)