Le groupe télécom français a ainsi confirmé les informations rapportées auparavant par des sources proches d'actionnaires de l'opérateur télécom marocain.

"La transaction porte sur un montant de 640 millions d'euros pour 40% du capital et des droits de vote de Médi Télécom, correspondant à une valeur d'entreprise de 2.140 millions d'euros", déclare France Télécom dans un communiqué.

"A la date de la transaction, France Télécom reprendra aussi 40% des comptes d'actionnaires de Médi Télécom soit environ 78 millions d'euros."

France Télécom consolidera cette participation dans Meditel par voie d'intégration globale à partir de l'exercice 2015, mais espère que l'opération sera relutive dès 2011 en termes de cash flow par action et de bénéfice par action.

Stéphane Richard, directeur général de France Télécom, a par ailleurs annoncé que son groupe comptait porter sa participation à 49% d'ici à 2015.

France Télécom est intéressé par Meditel dans le cadre de sa stratégie de croissance sur les marchés émergents pour compenser une demande atone et une concurrence féroce en Europe.

DOUBLER LE C.A D'ICI 5 ANS EN AFRIQUE ET AU MOYEN-ORIENT

"Cette prise de participation dans Médi Télécom est la première concrétisation de notre nouvelle politique de croissance hors d'Europe et contribue à notre objectif annoncé de doubler notre chiffre d'affaires à horizon de cinq ans dans la zone Afrique et Moyen-Orient", a d'ailleurs déclaré Stéphane Richard.

La transaction devrait être finalisée pour la fin de cette année sous condition de son approbation par l'autorité marocaine de régulation (ANRT).

France Télécom, CDG et FinanceCom sont convenus d'introduire Méditel sur la Bourse de Casablanca à court-moyen terme, lit-on dans le communiqué. Stéphane Richard et des actionnaires marocains ont précisé ensuite que cette introduction en Bourse était prévue pour 2011.

Stéphane Richard avait dit début septembre que son groupe espérait aboutir dans quelques semaines avec Meditel.

Meditel, concurrent de l'ancien monopole Maroc Télécom, doit recourir à ses propres moyens pour assurer sa croissance à la suite du départ l'an passé de deux grands investisseurs, l'espagnol Telefonica et Portugal Telecom.

Leurs participations, de 32,2% chacun, ont été vendues en septembre au groupe marocain FinanceCom et au fonds d'investissement public CDG pour 1,15 milliard de dollars.

FinanceCom et CDG n'ont cessé de dire qu'ils accueilleraient éventuellement un nouvel actionnaire si cela ajoutait de la valeur aux opérations de Meditel.

Des analystes avaient dit avant la confirmation de la transaction que Rabat était soucieux de voir l'opération se réaliser afin d'étoffer des réserves de change très sollicitées par la hausse du coût des importations de céréales et de carburants.

A la clôture de la Bourse de Paris, France Télécom a fini pratiquement inchangé (+0,06%) à 16,415 euros, tandis que l'indice Stoxx regroupant les valeurs télécoms européennes a perdu 0,48%.

Lamine Ghanmi avec le Bureau de Paris, Gwénaelle Barzic, Wilfrid Exbrayat et Alexandre Boksenbaum-Granier pour le service français