PARIS, 29 janvier (Reuters) - Nicolas Sarkozy a annoncé dimanche lors d'une intervention sur plusieurs chaînes de télévision françaises un relèvement du taux de la TVA de 1,6% pour financer un allègement des charges patronales payées par les entreprises.

Cette mesure, baptisée "TVA sociale", appellation que réfute Nicolas Sarkozy, est destinée à réduire le coût du travail pour doper la compétitivité mais s'annonce impopulaire. Elle a été critiquée par l'opposition et ne fait pas l'unanimité au sein de la majorité.

Le taux normal de TVA passera ainsi de 19,6% à 21,2% à compter du 1er octobre, a précisé le chef de l'Etat. Quant au "taux réduit", qui vient de passer de 5,5% à 7%, il restera inchangé.

Le président a annoncé en outre que la taxe sur les transactions financières que la France appelle de ses voeux serait de 0,1% pour les entreprise cotées.

Nicolas Sarkozy a annoncé également que les possibilités de construction de logements seraient augmentées de 30% sur tous les terrains constructibles afin de remédier à la pénurie de logements qui fait flamber les prix de l'immobilier.

En outre, les entreprises pourraient conclure des accords sur le temps de travail avec leurs salariés si une majorité de ceux-ci l'acceptent, avec pour conséquence la fin des 35 heures.

Le chef de l'Etat a indiqué que ces accords prendraient le pas sur la loi.

"Si une majorité de salariés se met d'accord dans une entreprise (...) pour décider de leur durée de travail, pour décider de privilégier l'emploi sur le salaire ou le salaire sur l'emploi, ils pourront le faire", a-t-il dit.

DÉFICIT PLUS BAS QUE PRÉVU

Le déficit public de la France en 2011 aura été de 5,4% et peut-être même 5,3% du PIB au lieu de 5,7% envisagé en loi de finances, a-t-il ajouté. Le gouvernement entend ramener ce déficit à 4,5% du PIB cette année.

"Aujourd'hui, avec prudence, je crois que l'on peut dire que les éléments d'un stabilité financière du monde et de l'Europe sont posés", a-t-il dit.

"La crise financière s'apaise. L'Europe n'est plus, de ce point de vue, au bord du gouffre. Il faut maintenant consacrer tous nos efforts à la résolution de la crise économique".

Il s'agissait pour le président de présenter les décisions prises à la suite du "sommet de crise" du 18 janvier, sur le financement de la protection sociale, la lutte contre le chômage, l'amélioration de la compétitivité des entreprises et la relance de l'offre de logement.

L'objectif pour Nicolas Sarkozy était également d'inverser une dynamique favorable au candidat socialiste François Hollande, favori des sondages à quelques semaines de la présidentielle, pour laquelle le président sortant n'a toujours pas annoncé sa candidature.

"Dans une situation de crise comme celle que nous connaissons (...) je suis là en tant que chef de l'Etat pour rendre des comptes aux Français, leur expliquer où nous en sommes, ce qu'il convient de faire, les perspectives qui sont les nôtres, les atouts qui sont les nôtres et aussi les décisions que nous devons prendre", a dit Nicolas Sarkozy. (Patrick Vignal, avec service France, édité par Yves Clarisse)