(Actualisé avec Bertinotti sur patronymes §5-7)

PARIS, 4 février (Reuters) - Les députés français ont repris lundi, après une courte pause, leur session marathon sur l'examen du projet de droit ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels.

L'examen du texte, sur lequel l'Assemblée a siégé tout le week-end et toute la nuit de dimanche à lundi, se poursuit laborieusement et il restait lundi 3.200 amendements à débattre, sur les quelque 5.000 déposés, essentiellement par l'opposition.

Les débats ont porté sur les articles deux et trois qui évoquent les conséquences de l'ouverture de l'adoption simple et de l'adoption plénière aux couples homosexuels sur la dévolution du nom de famille.

Le texte prévoit qu'en cas de désaccord ou de non choix des parents, l'enfant se voit attribuer les patronymes de chacun d'eux. L'opposition dénonce cette mesure, qui, affirme-t-elle, risque d'accélérer le dépérissement du nom du père.

La garde des Sceaux, Christiane Taubira, et la ministre déléguée à la Famille, Dominique Bertinotti, ont assuré que les choses pouvaient évoluer sur ce point lors de la lecture du texte au Sénat.

"Les choses ne sont pas figées. Nous allons essayer de trouver quelque chose de satisfaisant. Attendons les navettes entre l'Assemblée et le Sénat", a déclaré la ministre déléguée à la Famille dans les couloirs de l'Assemblée.

Le groupe UMP poursuit sa bataille contre le gouvernement et sa majorité sur cette réforme sociétale promise par François Hollande durant sa campagne pour l'élection présidentielle.

Elle défend un par un ses nombreux amendements, multiplie les prises de parole, les rappels au règlement et les demandes de suspension de séance qui freinent le déroulement du débat.

La fatigue commence à faire sentir ses premiers effets sur tous les députés et les ministres. Certains députés ont même voté contre leurs propres amendements.

Face à ce qu'elle qualifie "d'obstruction", la majorité a réagi lundi. Le président de la commission des Lois, le socialiste Jean-Jacques Urvoas, a obtenu par un vote l'application d'une procédure, dite de la "clôture", qui permet de limiter le nombre d'intervenants sur un article.

L'application de cette procédure peu utilisée a provoqué la colère de l'opposition qui a demandé une nouvelle suspension de séance, la 42e depuis le début de l'examen de ce texte.

Les débats sont parfois émaillés d'incidents et le président de l'Assemblée, Claude Bartolone (PS), qui préside la totalité des séances, doit souvent ramener le calme dans l'hémicycle.

L'examen du projet de loi était initialement prévu pour s'achever le week-end prochain, un vote solennel sur l'ensemble du texte étant prévu le mardi 12 février, le Sénat devant l'examiner à son tour dans le courant du mois de mars.

Grâce à la procédure de "clôture", il n'est pas exclu que l'examen du texte s'achève plus tôt, peut-être vendredi. (Emile Picy, édité par Yves Clarisse)