* Des prêts pour les entreprises viables de taille intermédiaire

* FagorBrant, Arc International, Kem-One et Maury concernées

* 154.000 emplois traités, 15.000 perdus, dit Montebourg (Avec vote à l'Assemblée)

PARIS, 13 novembre (Reuters) - Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a présenté mercredi un plan de "résistance économique" pour soutenir les entreprises en difficulté comme FagorBrandt, via des prêts censés compenser la frilosité des banques.

Le principal outil de ce plan consiste à abonder le Fonds de développement économique et social (FDES) à hauteur de 300 millions d'euros, contre 80 millions actuellement.

"Nous sommes aujourd'hui confrontés au refus par les banques de faire leur travail et de partager les risques", a déclaré le ministre en conférence de presse à l'issue du conseil des ministres. "C'est la raison pour laquelle avons décidé d'utiliser l'ancien fonds économique et social".

Ce plan a été adopté mercredi soir par les députés via un amendement du gouvernement dans le cadre du projet de loi de finances pour 2014, actuellement en débat au Parlement.

L'amendement a été adopté à l'issue d'un long débat par tous les groupes à l'exception de l'UMP, qui s'est abstenu.

Arnaud Montebourg avait présenté dans le cadre du programme "prêts et avances à des particuliers ou à des organismes privés" cet amendement, qui majore à hauteur de 300 millions d'euros "les capacités financières de l'Etat pour soutenir les entreprises qui font face à des enjeux de restructuration".

Ce plan comprend également des mesures sur les faillites et l'accompagnement des salariés dont l'emploi est menacé.

L'argent débloqué est destiné aux entreprises qui connaissent des difficultés de trésorerie mais sont néanmoins jugées viables, a dit le ministre.

Les entreprises concernées ne sont pas de grands groupes mais des sociétés de taille intermédiaire qui, faute d'aide, pourraient entraîner dans leur chute des secteurs entiers de l'économie, a-t-il fait remarquer.

"Ces sommes serviront exclusivement à des prêts à des entreprises", pour financer des projets industriels", a-t-il ajouté, précisant qu'il n'y aurait ni don ni entrées au capital des sociétés et que ces prêts pourraient s'accompagner de changement à la direction de l'actionnariat des entreprises.

"Si l'Etat n'intervenait pas, nous serions obligés de constater que les banques ont tué ces entreprises", a insisté Arnaud Montebourg.

ENTREPRISES PRIORITAIRES

Arnaud Montebourg a cité quatre entreprises appelées à bénéficier de prêts en priorité : le groupe d'électroménager FagorBrandt, le verrier Arc international, le chimiste Kem-One et l'entreprise de transports Maury, soit 20.000 emplois.

Créé en 1955 et géré par le Trésor, le FDES permet à l'Etat d'octroyer des prêts aux entreprises à des taux préférentiels afin de favoriser le développement économique et social d'une région en difficulté.

Il y a été recouru dans des circonstances "exceptionnelles" comme le choc pétrolier ou les précédentes crises économiques, a expliqué le ministre.

Dans une période difficile marquée par des plans sociaux et des manifestations de colère contre le gouvernement, Arnaud Montebourg a défendu son action au service des entreprises.

Selon son décompte, les dossiers traités par son ministère ont concerné jusqu'ici 154.000 emplois, permettant d'en sauver 139.000, soit une perte de 15.000 environ.

Il a notamment cité en exemple le sauvetage de l'usine d'aluminium Rio Tinto de Saint-Jean-de-Maurienne.

Arnaud Montebourg a insisté sur la volonté de son ministère d'agir sur trois volets : garder l'outil industriel existant, rapatrier des entreprises sur le territoire, pour lesquels un bilan sera bientôt présenté, et créer de nouveaux secteurs, via les 34 plans industriels présentés à la rentrée. (Marion Douet et Elizabeth Pineau, avec Emile Picy, édité par Yves Clarisse et Emmanuel Jarry)