* Le PS mise sur Valls pour les élections municipales

* Un sondage BVA le crédite de 71% de bonnes opinions

* Ses proches se sentent confortés après le bras de fer avec Duflot

* Selon eux, Un il s'agit de répondre à la montée de l'extrême droite

PARIS, 6 octobre (Reuters) - Manuel Valls, critiqué par une partie de la gauche pour ses positions sur l'intégration des Roms, apparaît pourtant comme le poids lourd du gouvernement avec 71% de bonnes opinions, selon un sondage BVA publié dimanche.

Dans cette enquête pour le quotidien Le Parisien, le ministre de l'Intérieur est presque aussi populaire à droite qu'à gauche, un atout qu'il veut utiliser contre le Front national.

En s'appuyant sur le domaine de la sécurité, Manuel Valls réussit à se construire une popularité qui dépasse les clivages politiques, souligne BVA, qui parle de "Vallsmania".

"Comme avant lui DSK, qui, lui, appuyait sa popularité sur le domaine économique, Manuel Valls réussit aujourd'hui à être presque aussi populaire à droite qu'à gauche", souligne l'institut, avançant des "bonnes opinions" respectives de 69% et 73%.

Après l'accrochage entre Manuels Valls et la ministre du Logement Cécile Duflot, à propos des Roms, François Hollande a exigé mercredi de son Premier ministre Jean-Marc Ayrault qu'il coordonne mieux la communication d'un gouvernement qui enchaîne les "couacs". (voir )

Mais Manuel Valls, qui est présenté par ses détracteurs comme un clone de Nicolas Sarkozy dont il reprendrait la méthode, reste plus que jamais en première ligne à six mois des élections municipales.

Le ministre apparaît en effet comme la meilleure carte pour éviter une déroute de la majorité en mars.

Selon Le Parisien, les candidats s'arrachent sur le terrain l'ex-"sniper" du Parti socialiste, longtemps isolé dans le passé au sein de son propre camp.

"NOMMER LES CHOSES"

La tribune de soutien signée le 29 septembre par seize élus PS serait passée à une quarantaine de noms. "Mais il n'est pas question de les organiser en clan", précise le sénateur Luc Carvounas, lieutenant de Manuel Valls.

Le camp de Manuel Valls s'est en tout cas senti conforté après la vive querelle avec l'écologiste Cécile Duflot sur les Roms, qui a obligé François Hollande à taper plusieurs fois du poing sur la table pour rétablir l'ordre.

"Ça a été dur, les mots échangés étaient violents", a-t-on souligné dans son entourage à propos de la controverse avec la ministre du Logement, pour qui Manuel Valls a attenté au pacte républicain en affirmant que seule une minorité de "Roms" voulait s'intégrer en France.

En dix jours de polémique, Manuel Valls n'a jamais été désavoué par le président de la République, qui prône à l'égard des "Roms" une politique mêlant "fermeté" et "humanité".

"Il faut nommer les choses, parler clair, sinon les gens ont l'impression qu'on leur cache des choses. Manuel Valls va continuer à nommer les choses", insiste-t-on dans l'entourage de l'ancien maire d'Evry, qui voit dans ce discours la réponse à une extrême droite en pleine ascension à six mois des élections municipales. (Gérard Bon, avec Elizabeth Pineau)