BORDEAUX, 5 JANVIER - Les centres anticancéreux regroupés au sein de la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer (FNCLCC) ont utilisé jusqu'en mars 2010 les prothèses mammaires fabriquées par PIP, a-t-on appris jeudi auprès de leur président.

La centrale d'achat de la vingtaine de centres spécialisés avait passé un marché public en 2008 avec la société Poly Implant Prothèse (PIP) pour la fourniture des implants, a précisé Josy Reiffers à Reuters.

"A la fin 2009 déjà, nous avions signalé au fabricant quelques remontées d'informations des chirurgiens faisant état de problèmes de fuite du gel et nous avons mis fin au marché en mars 2010", a indiqué Josy Reiffers.

Il a précisé qu'environ 3.000 opérations de chirurgie réparatrice consécutives à un cancer avaient été effectués dans ces centres et rappelé qu'"aucun lien n'a été établi entre les prothèses PIP et le développement d'un cancer".

Selon Josy Reiffers, "la majorité des implantations effectuées avec ces prothèses PIP ont été effectuées pour des raisons de chirurgie esthétique et les indications liées au cancer ne concernent qu'une femme sur cinq et dans ces 20%, les centres anticancéreux représentent moins de la moitié".

Il a affirmé que les femmes chez lesquelles on a mis une prothèse de cette marque "ont le même risque d'avoir un cancer que les autres".

Lorsque le problème des ruptures d'implants est apparu en 2010, l'Institut Bergonié de Bordeaux qu'il dirige a pris contact avec toutes les patientes porteuses de prothèses PIP. "106 ont été revues en consultation et 40 ont du subir une explantation", a précisé Josy Reiffers.

Il estime que les centres anticancéreux ont été victimes d'un fournisseur, PIP, et qu'à ce titre la FNCLCC étudiait la possibilité de se porter partie civile dans le dossier judiciaire ouvert à Marseille.

Vingt cas de cancer ont été signalés sans qu'un lien ait été établi pour l'instant avec ces prothèses fabriquées avec des gels non conformes, qui ont été implantées sur environ 30.000 femmes en France, selon la Direction générale de la Santé, et environ 300.000 au total dans le monde. Voir (Claude Canellas, édité par Gérard Bon)