STRASBOURG, 11 octobre (Reuters) - Des peines de deux années de prison avec sursis à huit ans ferme ont été prononcées vendredi à Nancy à l'encontre de 26 Roms croates à l'origine d'une centaine de cambriolages commis durant l'année 2011 en France, Allemagne et Belgique, a-t-on appris auprès du parquet.

Le tribunal correctionnel a maintenu en détention treize des prévenus et prononcé un mandat d'arrêt à l'encontre de quatre autres. Un vingt-septième protagoniste a été relaxé, conformément aux réquisitions du parquet.

Agés de 19 à 55 ans, ces hommes et ces femmes issus de trois clans familiaux étaient jugés pour vols ou complicité de vols en bande organisée, association de malfaiteurs mais aussi, s'agissant de plusieurs d'entre eux, pour traite des êtres humains.

Les vols étaient la plupart du temps effectués par des mineurs, certains âgés d'une dizaine d'années, qui agissaient sous la contrainte et la surveillance des aînés.

Des fillettes étaient mariées dès treize ans en échange de sommes pouvant dépasser 100.000 euros, montants très supérieurs à ceux des dots traditionnelles, que seule justifiait leur aptitude à rembourser leur nouvelle famille par des vols, a estimé le parquet.

La traite des êtres humains n'a finalement été retenue que pour l'un des chefs de famille à l'encontre duquel le tribunal le tribunal a prononcé, outre une peine de huit ans de prison, une interdiction définitive du territoire français.

Pour trois autres prévenus, également condamnés à huit ans, les faits ont été requalifiés en incitation de mineurs à commettre des délits.

Le montant du butin résultant des cambriolages n'a pu être établi avec précision mais plusieurs centaines de milliers d'euros ont été retrouvés par les enquêteurs sur des comptes en Croatie où une femme de 66 ans semblait assurer à distance la logistique du réseau.

Interpellée début juillet, à la faveur de l'entrée de l'ancienne république yougoslave dans l'UE, elle doit être jugée ultérieurement. (Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)