(Actualisé avec syndicats)

PARIS, 18 juin (Reuters) - La ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, a confirmé mardi matin que le gel du point d'indice des fonctionnaires serait reconduit en 2014, mais la plupart des syndicats ont jugé cette mesure inacceptable.

"A l'heure où je vous parle, c'est effectivement la position que nous avons prise", a dit Marylise Lebranchu sur France Info. "Pour l'instant, dans la préparation du budget 2014, nous n'avons pas pris le choix de dégeler le point d'indice (ndlr, qui n'a pas été augmenté depuis 2010)".

"C'est vrai que les fonctionnaires sont à la fois déçus et inquiets sauf que, en même temps, ils comprennent que l'ensemble des négociations que nous avons ouvertes (...) leur permettent peut-être aussi d'avoir un certain nombre de progrès", notamment sur les plus basses rémunérations, a ajouté la ministre.

Marylise Lebranchu avait évoqué la prolongation du gel du point d'indice lors d'un récent déplacement en Auvergne.

Celle-ci était implicite dans la loi de programmation budgétaire pluriannuelle votée fin 2012 et actualisée en avril dans le cadre du programme de stabilité envoyé à la Commission européenne qui prévoit un effort budgétaire de 20 milliards d'euros en 2014, dont 14 milliards sur les seules dépenses de l'Etat.

Une hausse de 1% du point d'indice de la fonction publique augmenterait la masse salariale de l'Etat de quelque 800 millions d'euros.

Six syndicats de la fonction publique (CGT, FO, FSU, Solidaires, CFTC et CGC) ont brandi début juin la menace d'une grève à la rentrée pour réclamer une revalorisation du point d'indice qu'ils jugent nécessaire et défendre le régime de retraite des fonctionnaires.

Dans un communiqué, la CGT a prévenu mardi qu'elle appellerait les personnels "aux mobilisations nécessaires" pour "mettre cette politique en échec."

Bernadette Groison, au nom de la FSU, a jugé cette mesure "suicidaire pour la fonction publique". "Si un gouvernement de gauche ne porte pas le service public et les agents, ils vont désespérer les fonctionnaires", a-t-elle dit à des journalistes. (Yann Le Guernigou, édité par Gérard Bon)