PARIS, 16 février (Reuters) - La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, défend dimanche le système d'indemnisation chômage des intermittents du spectacle, dont le coût est régulièrement critiqué, accusant le Medef, qui demande de le supprimer, de vouloir tuer la culture.

Elle invite l'organisation patronale à examiner les propositions des professions culturelles, en particulier celle de plafonner le cumul entre les revenus d'activité et les indemnités chômage, lors de la négociation en cours sur la nouvelle convention d'assurance chômage.

"Le Medef a une attitude agressive et scandaleuse. Il veut tuer la culture", déclare la ministre de la Culture dans un entretien au quotidien Le Parisien, jugeant que les intermittents "ne sont pas des privilégiés".

Le Medef "cherche un bouc émissaire car il est incapable de s'engager sur des contreparties au pacte de responsabilité", poursuit-elle, en référence au débat sur l'opportunité d'exiger des engagements d'embauche chiffrés contre la baisse du coût du travail promise aux entreprises par François Hollande.

Aurélie Filippetti conteste le chiffre, cité par les experts, d'un milliard d'euros de déficit annuel pour ce régime. "Il faut plutôt parler de 300 millions d'euros, car si on supprime ce système les intermittents rejoindront le régime général", dit-elle.

En raison de la hausse du chômage liée à la crise économique, le déficit annuel de l'assurance chômage est d'environ 4 milliards d'euros. A ce rythme, la dette de l'assurance chômage pourrait atteindre 40 milliards en 2017.

Face à cette situation, la Cour des comptes invite régulièrement le gouvernement à réformer le système d'indemnisation des intermittents du spectacle. (voir )

La proposition du Medef d'aligner l'assurance chômage des salariés intérimaires et des intermittents du spectacle sur le droit commun a provoqué une levée de bouclier des syndicats, qui rejettent toute dégradation des droits des demandeurs d'emploi. ( et ) (Jean-Baptiste Vey, édité par Jean-Stéphane Brosse)