LYON, 3 juillet (Reuters) - L'avocat général de la cour d'appel de Lyon a demandé mercredi la condamnation de la caisse d'Epargne de Loire-Drôme-Ardèche à 40.000 euros d'amende pour publicité mensongère, soit la confirmation de sa condamnation en première instance.

Le jugement a été mis en délibéré.

La Caisse d'Epargne est poursuivie par une quinzaine de clients et l'association UFC que Choisir qui considèrent avoir été floués par un placement baptisé "Doubl'Ô Monde".

Ce document promettait sur un dépliant publicitaire "un doublement de votre capital en toute sérénité". Dans la réalité, ces clients n'avaient touché au final que leur capital d'origine, amputé des frais de gestion.

Environ 276.000 petits épargnants s'étaient laissé tenter en France entre 2001 et 2002 par ce produit lancé à grand renfort de publicité, permettant à la banque de collecter 2,13 milliards d'euros. Environ 6.000 d'entre eux ont déposé plainte.

Pour sa défense, la banque a avancé devant la cour d'appel qu'elle ne s'était engagée que sur la garantie du capital, et non sur des intérêts à percevoir. Elle a également expliqué que le document était assorti des explications d'un conseiller.

"Ce document était conforme en tous points à la réglementation en vigueur à l'époque", s'est défendu Alain Rallet, représentant de la Caisse d'Epargne.

L'avocat général Véronique Esclano a répliqué dans son réquisitoire que "cette publicité n'avait fait l'objet d'aucun agrément et elle pose réellement problème".

Dans d'autres région de France, et notamment en Ile-de-France, des affaires similaires sont encore à l'instruction contre les Caisses d'Epargne. (Catherine Lagrange, édité par Gérard Bon)