Avec une inflation galopante qui fait grimper le coût de la vie et érode les salaires, M. Macron a du mal à tirer parti de sa réélection et se retrouve sur la défensive face à une alliance de gauche menée par le feu follet de la gauche dure, Jean-Luc Mélenchon.

L'enjeu du vote à deux tours des 12 et 19 juin est la capacité du centriste Macron à gouverner en toute liberté et sans s'appuyer sur des alliés.

La réponse du président a été un flot continu de promesses de nouvelles aides, de hausses des retraites et d'allégements fiscaux pour aider les ménages en difficulté à joindre les deux bouts. La "protection" est devenue un mot à la mode du gouvernement avant le vote.

"Je vous appelle à faire le choix de la protection de votre pouvoir d'achat et de votre épargne autant que de la protection de l'avenir du pays", a déclaré Macron aux électeurs du sud de la France jeudi.

Les pensions de retraite augmenteront exceptionnellement de 4 % en juillet, en plus d'une hausse de 1,1 % au début de 2022, des plans sont en cours d'élaboration pour de nouveaux bons alimentaires pour les plus démunis, et des promesses ont été faites pour augmenter les salaires stagnants depuis longtemps dans le secteur public, bien que le gouvernement n'ait pas encore dit de combien.

Entre-temps, une remise sur le prix du carburant d'une valeur de 18 cents par litre sera prolongée jusqu'en août.

La facture du soutien anti-inflationniste augmentant rapidement, le ministre des finances Bruno Le Maire a déclaré que le rabais serait ultérieurement remplacé par une mesure ciblant les personnes qui dépendent de leur voiture pour se rendre au travail.

HAUSSE DU COÛT

Les dernières mesures viennent s'ajouter aux mesures existantes pour aider les ménages à faire face à l'inflation élevée qui, selon les économistes, sont les plus généreuses d'Europe.

Le gouvernement a déjà mobilisé 25 milliards d'euros - 1,2 % du PIB - pour stimuler le pouvoir d'achat, principalement en plafonnant les prix du gaz et de l'électricité.

Ce dispositif a permis de maintenir le pic d'inflation en France à un niveau inférieur à celui de tous les autres pays de la zone euro, à l'exception de Malte. Elle a néanmoins atteint un niveau record de 5,8 % en mai.

Les dernières mesures prises pour contrer la hausse des prix devraient représenter 0,4 point de pourcentage supplémentaire du PIB, portant la facture totale à environ 40 milliards d'euros, selon le groupe de réflexion économique OFCE.

Néanmoins, les économistes sont jusqu'à présent largement à l'aise avec la pression croissante sur les finances publiques, même si le déficit budgétaire devrait dépasser les 5 % de la production économique que le gouvernement espérait cette année.

"Est-il juste de ne pas réduire trop rapidement le déficit structurel ? Je pense que les mesures de soutien à la croissance et à l'emploi sont la bonne réponse à la crise", a déclaré Xavier Ragot, directeur de l'OFCE.

(1 $ = 0,9409 euros)