PARIS, 29 janvier (Reuters) - Les électeurs ont commencé dimanche à se rendre dans les bureaux de vote pour désigner le candidat socialiste à la présidentielle au terme d'une campagne marquée par la polémique sur les chiffres de la participation au premier tour et les échanges parfois acerbes entre Manuel Valls et le favori, Benoît Hamon.

L'issue de ce second tour décidera des possibles alliances en vue des élections présidentielle et législatives, comme de l'avenir d'un PS tiraillé entre son aile droite et son aile gauche.

Manuel Valls, qui appelle à une mobilisation massive d'électeurs rebutés par les promesses "infinançables" de Benoît Hamon pour inverser la tendance, s'est présenté vendredi comme le seul à même de gagner la course à l'Elysée.

"Je suis convaincu que si je gagne cette primaire, demain, moi, je peux gagner l'élection présidentielle", a-t-il dit à la presse lors d'un déplacement en Meurthe-et-Moselle. "Rien n'est écrit et tout est possible".

Il a également expliqué, cette fois sur BFM TV, qu'il ne pourrait défendre le projet de Benoît Hamon s'il était battu, tout en promettant de respecter les règles de la primaire.

"Je serai loyal. Je m'effacerai", a dit l'ex-Premier ministre, qui a dénoncé au cours de la semaine le volet économique du programme de son concurrent et des "ambiguïtés" en matière de laïcité.

DEUX MILLIONS DE VOTANTS ESPÉRÉS

Conscient de l'enjeu, le Premier ministre Bernard Cazeneuve, chef de la majorité, réunira lundi matin à Matignon l'ensemble du gouvernement "pour une discussion collective" sur les résultats du scrutin, a-t-on appris de source gouvernementale.

S'il l'emporte, Benoît Hamon, représentant d'une aile gauche du Parti socialiste jusqu'alors minoritaire, se trouverait propulsé de fait au premier rang du parti.

Face à la difficulté d'attirer les élus rétifs, le député des Yvelines a affirmé qu'il ferait "tous les gestes nécessaires" au rassemblement.

"Je ne considère pas que la victoire est acquise", a-t-il dit sur RTL avant de s'afficher dans Paris aux côtés d'Arnaud Montebourg, qui s'est rallié à lui après être arrivé troisième, dimanche dernier.

Après un dernier débat télévisé respectueux sur le ton mais clivant sur les idées, Manuel Valls, a déploré une campagne "trop courte" où les débats entre les sept candidats ont créé selon lui une certaine "confusion".

Si 5,5 millions de téléspectateurs ont regardé mercredi le débat sur TF1 et France 2, selon Mediamétrie, difficile de dire combien se déplaceront ce dimanche dans les quelque 7.200 bureaux de vote mis en place par le PS.

Des soupçons ont entaché la publication des résultats du premier tour, auquel ont participé 1,6 million de personnes, un score faible si on le compare au premier tour de la primaire de la gauche en 2011 et à celle de la droite, en novembre.

Interrogés vendredi dans le Parisien, les deux finalistes espèrent un niveau de participation proche de deux millions au second tour. (Elizabeth Pineau, Jean-Baptiste Vey et Simon Carraud)