PARIS, 12 mars (Reuters) - Le porte-parole de François Fillon a dénoncé dimanche "une campagne de caniveau" après la publication d'informations sur des vêtements sur-mesure de plusieurs milliers d'euros que se serait fait offrir le candidat de la droite et du centre à l'élection présidentielle.

"François Fillon depuis presque deux mois est passé au scanner tous les jours, je pose la question: on va continuer jusqu'où??", a réagi Luc Chatel sur Europe 1. "On va regarder si sa grand-mère avait des emprunts russes?? Si elle les a déclarés dans sa déclaration de patrimoine??"

"Notre pays est en état d'urgence, il est sous la menace terroriste, il y a six millions de chômeurs, il est au bord de la faillite", a-t-il poursuivi. "On est à six semaines du premier tour de l?élection présidentielle et on va continuer à avoir une campagne de caniveau?? Ça devient insupportable."

"Il y en a marre, ça suffit, les François ont le droit d'avoir un débat sur le fond, ils vont élire leur chef de l'Etat, ce qui est important c'est qu'ils élisent celui qui est le mieux préparé à cette fonction", a-t-il ajouté.

Selon le Journal du Dimanche, l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy aurait commandé pour près de 48.500 euros de vêtements sur-mesure depuis 2012 à la maison Arnys, dont 35.500 euros auraient été réglés en liquide.

Un "mécène" anonyme indique pour sa part à l'hebdomadaire avoir signé "à la demande de François Fillon" un chèque de 13.000 euros pour le règlement de deux costumes.

Cité par le JDD, l'entourage du candidat confirme ce règlement, soulignant qu'il n'y a rien "de répréhensible".

Il juge toutefois "totalement extravagant(e)" l'information selon laquelle "certains costumes auraient été payés en espèces", estimant qu'aucune "maison sérieuse n'accepte des paiements en espèces pour de tels montants".

François Fillon est fragilisé depuis fin janvier par des soupçons d'emplois fictifs dont aurait bénéficié sa femme et ses enfants. Il est convoqué mercredi prochain par les juges en vue d'une éventuelle mise en examen dans cette affaire. (Marine Pennetier, édité par Henri-Pierre André)