Un autre indicateur publié jeudi donne à penser que la création d'emplois reste modeste, en témoigne une hausse des nouvelles inscriptions au chômage la semaine passée. Mais ces inscriptions ont été dans le bas de leur fourchette de fluctuation avant le passage de l'ouragan Sandy en octobre.

Le produit intérieur brut (PIB) américain a crû de 3,1% en rythme annualisé, a annoncé le département du Commerce, qui livrait jeudi sa dernière estimation de cet indicateur, contre 2,7% annoncé le mois dernier.

C'est la croissance la plus soutenue depuis la fin 2011. Elle atteste aussi d'un rythme des dépenses de consommation un peu plus vif que précédemment estimé.

Les économistes interrogés par Reuters anticipaient une croissance de 2,8%.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont elles augmenté de 17.000 au total CVS de 361.000. "Le rythme des embauches reste décevant, les entreprises redoutant l'impact du 'mur budgétaire' sur la demande", estime Tanweer Akram (ING Investment Management), ajoutant que le rythme de croissance du PIB du troisième trimestre "reste assez modéré".

Le 'mur budgétaire' désigne les 600 milliards de dollars de coupes budgétaires et de hausses des impôts qui se déclencheront automatiquement si le Congrès et la Maison Blanche ne parviennent pas à un compromis budgétaire d'ici la fin de l'année.

PREMIÈRE BAISSE DES IMPORTATIONS EN TROIS ANS

Pour ce qui concerne le PIB, les exportations ont augmenté de 1,9% et non de 1,1% comme précédemment annoncé, tandis que les importations ont subi leur première baisse depuis plus de trois ans. Le commerce extérieur a apporté 0,38 point à la croissance du PIB.

Les dépenses publiques ont progressé de 3,9% (3,5% auparavant). Elles ont contribué à la croissance du PIB à hauteur de trois quarts de point.

La croissance des dépenses de consommation, qui représentent 70% environ de l'activité économique aux USA, a été relevée de 0,2 point à 1,6% mais cela reflète surtout une hausse des dépenses de santé.

Les stocks ont été ramenés à 60,3 milliards de dollars contre 61,3 milliards. Le restockage des entreprises a apporté 0,73 point à la croissance.

Hors stocks, la croissance du PIB revient à 2,4%. L'investissement des entreprises a diminué de 1,8%, et non de 2,2% comme précédemment annoncé. C'est sa première baisse depuis le premier trimestre 2011.

Les investissements en matériels et logiciels ont été les plus faibles depuis le deuxième trimestre 2009.

Enfin, les bénéfices nets des entreprises ont augmenté de 2,5% au troisième trimestre, au lieu des 3,3% auparavant publiés.

Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Benoit Van Overstraeten

par Lucia Mutikani