Madrid (awp/afp) - La dette publique de l'Espagne a légèrement reculé au premier trimestre pour atteindre 113% du Produit intérieur brut (PIB), malgré une hausse des dépenses de l'Etat et de la Sécurité sociale, a annoncé mercredi la Banque d'Espagne.

La dette de l'ensemble des administrations publiques espagnoles, mesurée selon les critères de Maastricht, a atteint au total 1535 milliards d'euros fin mars, précise la banque centrale dans un communiqué.

En valeur absolue, ce chiffre est supérieur à celui du dernier trimestre de 2022 (1503 milliards d'euros). Mais rapporté au PIB, il est en baisse de 0,2 point (de 113,2% à 113%).

Cette dynamique s'explique notamment par l'amélioration des comptes de plusieurs agences et fonds publics, à l'image de la Société de Gestion des Actifs provenant de la Restructuration du secteur bancaire (Sareb), créée en 2012 pour récupérer les actifs immobiliers "toxiques" des banques.

La dette cumulée de ces différents organismes a ainsi reculé de 10,4% sur un an en valeur absolue, pour atteindre 42 milliards d'euros, selon la Banque d'Espagne. La dette globale de l'État a de son côté progressé de 7%, tout comme celle de la Sécurité sociale (+7%).

La dette publique espagnole, l'une des plus élevées d'Europe, avait grimpé de près de 10% en 2020 en raison des mesures prises face au Covid-19, qui ont entraîné une explosion des dépenses publiques.

Elle a depuis nettement reflué, grâce à une hausse des recettes fiscales, stimulées par l'inflation et par la croissance économique, qui a atteint 5,5% l'an dernier.

En vertu du Pacte de stabilité, la dette publique des États membres doit rester en théorie inférieure ou égale à 60% du PIB, même si des aménagements sont possibles. Le déficit public ne doit lui pas dépasser 3% du PIB.

Bruxelles a proposé fin avril de moderniser ces règles budgétaires, sans parvenir à satisfaire à la fois la demande de flexibilité des pays du Sud et l'exigence d'un carcan commun portée par l'Allemagne.

Cette proposition, qui doit être débattue par les eurodéputés et les Etats membres, maintient les objectifs de 3% de déficit et de 60% de dette publique, mais donne plus de marges de manoeuvre aux Etats, qui pourront allonger la période d'ajustement en cas d'investissements de long terme.

afp/ol