L'envoyé de la Russie auprès des Nations unies à Genève a déclaré qu'il n'y avait aucune raison de maintenir le "statu quo" de l'accord sur les céréales de la mer Noire, qui doit expirer le 18 juillet, a rapporté lundi le média russe Izvestia.

Dans une interview de grande envergure, l'envoyé Gennady Gatilov a déclaré au journal que la mise en œuvre des conditions posées par la Russie pour la prolongation de l'accord était "bloquée". Ces conditions comprenaient, entre autres, la reconnexion de la Banque agricole russe (Rosselkhozbank) au système de paiement bancaire SWIFT.

"La Russie a prolongé l'accord à plusieurs reprises dans l'espoir de changements positifs", a déclaré M. Gatilov à Izvestia. "Toutefois, ce que nous voyons aujourd'hui ne nous permet pas d'accepter le maintien du statu quo.

L'accord de la mer Noire, négocié entre la Russie et l'Ukraine par les Nations unies et la Turquie en juillet 2022, visait à prévenir une crise alimentaire mondiale en permettant aux céréales ukrainiennes piégées par l'invasion russe d'être exportées en toute sécurité à partir des ports de la mer Noire.

La semaine dernière, les Nations unies se sont déclarées préoccupées par le fait qu'aucun nouveau navire n'avait été enregistré dans le cadre de l'accord de la mer Noire depuis le 26 juin, malgré les demandes de 29 navires.

NOUVEAU TRAITÉ "NOUVEAU DÉPART

M. Gatilov a déclaré qu'il espérait que le "bon sens" prévaudrait aux États-Unis et qu'il ne serait pas nécessaire d'envisager l'option de dénoncer le traité New Start sur les armes nucléaires, le dernier traité de contrôle des armements entre les États-Unis et la Russie qui limite les arsenaux nucléaires stratégiques des deux pays.

Le président Vladimir Poutine a suspendu la participation de la Russie au pacte, bien que les deux parties se soient engagées à continuer de respecter ses limites et qu'il y ait eu depuis des "contacts directs" entre Moscou et Washington sur la question.

M. Gatilov a réaffirmé la position de Moscou selon laquelle la Russie ne reviendrait à un traité de réduction nucléaire que si Washington abandonnait sa "stratégie destructrice visant à infliger une défaite stratégique" à la Russie, mais il a ajouté que la Russie pourrait être ouverte à des pourparlers sur un nouveau pacte.

"J'aimerais que nous commencions plutôt à discuter d'un traité qui pourrait remplacer START après février 2026", a-t-il déclaré.

Le traité New Start, signé en 2010, doit expirer en 2026.

Par ailleurs, M. Gatilov a déclaré à Izvestia que la Russie était ouverte à une solution diplomatique à la crise ukrainienne, mais que les perspectives étaient faibles à l'heure actuelle, car Kiev et l'Occident continuent de miser sur le recours à la force militaire.