A quelques jours de la prochaine réunion de la Fed, Donald Trump maintient la pression. Hier, le président américain a de nouveau appelé Jerome Powell à baisser les taux d’intérêt.

Ces commentaires font écho à ses messages postés cette semaine sur Truth Social, suite à la publication des chiffres d’inflation du mois de mai aux Etats-Unis. En effet, les prix à la consommation (CPI), comme les prix à la production (PPI) sont ressortis en dessous des attentes des économistes.

"Excellents chiffres ! La Fed devrait baisser d'un point complet." avait ainsi commenté Donald Trump mercredi. Mais comme nous l’avons écrit le même jour, l’impact des droits de douane sur l’inflation est encore devant nous.

C’est d’ailleurs ce que les membres de la Fed ont tous en tête. Jerome Powell répète depuis des mois qu’il faut "attendre pour avoir plus de clarté". Ainsi le marché anticipe un statut quo la semaine prochaine. Selon l’indicateur FedWatch du CME, la probabilité que la Fed maintienne les taux dans la fourchette actuelle (entre 4.25 et 4.5%) est de 97%.

Le président Trump, de son côté, veut une baisse des taux pour alléger la charge d’intérêt sur la dette : "Nous allons dépenser 600 milliards de dollars par an, 600 milliards à cause d’un imbécile qui reste assis là".

Les attaques de Donald Trump sur Jerome Powell sont monnaie courante depuis son retour à la Maison Blanche. Néanmoins, il a réaffirmé hier qu’il n’avait pas l’intention de le licencier.

L’enjeu de la succession

Le mandat de Jerome Powell à la tête de la Fed expire en mai 2026. Néanmoins, ce dernier restera gouverneur jusqu’en janvier 2028.

Tout l’enjeu pour Donald Trump, c’est donc la nomination d’un successeur. La semaine dernière, il déclarait qu’une décision pourrait être annoncée "très bientôt".

Si Scott Bessent est souvent cité comme étant le favori, il a déclaré cette semaine vouloir rester à son poste de secrétaire au Trésor. "J’ai le meilleur job à Washington" a-t-il affirmé lors de son audition à la chambre des représentants.

D’autres noms circulent également avec insistance, comme Kevin Warsh (ancien gouverneur de la Fed), Kevin Hassett (directeur du National Economic Council), ou encore Christopher Waller, gouverneur de la Fed en poste.

Derrière la nomination du successeur de Jerome Powell, plane l’idée lancée par Scott Bessent en octobre dernier : celle d’un “shadow Fed chair”. En clair, si Donald Trump désigne le prochain président de la Fed, celui-ci peut ensuite guider les anticipations de marché par ses discours, avant même sa prise de fonctions.

Toutefois, de nombreux économistes mettent en garde contre les effets néfastes d’une telle pratique sur la crédibilité de la Fed.

Une crédibilité qui serait aussi entamée si le candidat choisi est perçu comme trop aligné sur Donald Trump. En effet, l’indépendance de la Fed est un actif clé. A long terme, c’est ce qui garantit l’efficacité de la politique monétaire.