BUCAREST, 22 janvier (Reuters) - Pour la dixième journée consécutive, les Roumains ont manifesté dimanche à Bucarest ainsi que dans plusieurs villes de province pour réclamer la démission du gouvernement en raison de sa politique d'austérité.

Ces manifestations, qui ont donné lieu pour certaines à des violences, ont été provoquées par la démission du populaire ministre de la Santé, hostile à un projet de privatisation de ce secteur. Les manifestants exigent désormais la tête du chef de l'Etat, le président Traian Basescu, et du Premier ministre, Emil Boc.

Ce dernier a amputé les traitements des fonctionnaires de 25% en 2010 et augmenté de cinq points la TVA conformément à un accord passé avec le FMI.

Quelque 600 personnes se sont rassemblées dimanche sur la place de l'Université, la plus grande de la capitale et qui fut l'épicentre de la révolution de 1989 qui précipita la chute de Nicolae Ceausescu. Par une température glaciale et sous des flocons de neige, la foule scandait "A bas Basescu" et "Démission".

Les manifestations ont débuté la semaine dernière pourn s'opposer à un projet de loi, retiré depuis par le gouvernement, visant à libéraliser le système de santé.

Le mécontentement a dégénéré en une contestation générale des mesures d'austérité, qui incluent des baisses de salaires et une hausse de la TVA.

Il s'agit des manifestations les plus violentes en Roumanie depuis plus de dix ans. Mais relativement peu suivies, elles ne devraient pas compromettre les réformes prévues, qui ont le soutien de l'opposition de gauche. (Sam Cage, Jean-Loup Fiévet pour le service français)