La monnaie unique européenne testait une fois de plus de rallier le seuil symbolique des 1,31 dollar ce midi avant des réunions très attendues de la Banque d'Angleterre et de la BCE. Vers 12 heures 50, l'euro gagne ainsi 0,36% à 1,3102 dollar, non loin de son point haut de 1,3111.

L'euro gagne également 0,79% contre le yen nippon à 115,47 après que le gouvernement nippon ait annoncé un plan de relance massif. Il prend également 0,11% contre le sterling à 0,8160 et reste stable contre le franc suisse à 1,2090.

Certes, des statistiques ont été publiées ce matin en Europe. En France, les prix à la consommation ont augmenté de 0,3% en décembre par rapport au mois de novembre, ce qui porte à 1,3% leur progression sur un an. De plus, la production en volume de l'industrie manufacturière française est en légère hausse de 0,2% en novembre par rapport à octobre (après -0,8% en octobre).

Mais celles de Chine retiennent davantage l'attention : les exportations du grand pays émergent ont augmenté de 14% en décembre sur un an, après une hausse de 2,9% seulement en novembre. 'Ce rebond des échanges de fin d'année confirme les scénarios de redressement progressif de l'activité mondiale', commente un analyste d'Aurel BGC.

'Le dieu du risque est au firmament aujourd'hui en raison de la hausse des exportations et de l'excédent commercial chinois', indique le spécialiste Changes de la Société Générale ce matin, qui ajoute que l'excédent de 2012 est le plus élevé depuis 2008. “Les deux chiffres étaient notablement plus élevés que le consensus et que les prévisions précédentes”, souligne de son côté RTFX.

Traditionnellement, le dollar est favorisé en tant que devise refuge la plus liquide en période de craintes. Quand le sentiment est plus positif, les devises jugées relativement risquées comme l'euro, ou les devises “matières premières” (dollar canadien, australien...) sont alors privilégiées.

Concernant le remplacement du secrétaire du Trésor Timothy Geithner par Jack Lew, aux Etats-Unis, un cambiste nord-européen commente : 'les compétences de Lew se focalisent sur le budget de l'Etat, quand celles de Geithner portaient davantage sur le système financier. Nous considérons cette nomination comme le signe qu'à Washington, la focale est désormais passée de la crise du système financier à la consolidation budgétaire'.

Bien évidemment, cette journée est placée sous le signe de la politique monétaire, avec les réunions de la Banque d'Angleterre et de la BCE. Aucun changement de taux n'est attendu de la part de la banque centrale de Francfort. Mais 'Mario Draghi devrait quand même fournir quelques indices sur l'évolution du programme de rachat de titres OMT, sur l'implication de taux d'intérêt négatifs voire sur les perspectives économiques après les récentes réformes engagées en Europe', prévient un analyste d'IG.

Selon la banque rouge et noire, il y a peu de chances que la BCE amende ses taux aujourd'hui. Tout reposera donc sur le discours de son président. Un cambiste signale que la demande n'a pas semblé manquer après une adjudication espagnole de ce matin, qui s'est passée dans de meilleures conditions que la précédente. Sur le marché secondaire, le taux servi par l'emprunt d'Etat espagnol à 10 ans passe sous les 5% ce midi.

Ce qui n'est pas très bon signe pour la mise en oeuvre des OMT, les rachats d'obligations souveraines par la BCE, qui ne pourront intervenir qu'après qu'un Etat ait formulé une demande d'aide. Après l'annonce du programme OMT, en septembre dernier, le marché attendait que l'Espagne fasse le premier geste, ce qu'elle n'a toujours pas fait.

La politique monétaire américaine aussi devrait faire parler d'elle, puisque deux membres votants du FOMC (le comité de politique monétaire) de la Réserve fédérale, Esther George et James Bullard, doivent prendre la parole dans la journée aux Etats-Unis.


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