(Complété deux derniers § avec représentant français à l'Onu)

par Jonny Hogg

KINSHASA, 17 novembre (Reuters) - Des hélicoptères de la mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) ont ouvert le feu samedi dans l'est du pays sur des positions prises récemment par les rebelles à l'issue d'intenses combats, rapporte l'Onu.

Les affrontements, qui se sont déroulés aux abords de Kibumba, ont permis aux insurgés du M23 de prendre position à une trentaine de kilomètres de Goma, chef lieu de la province du Nord-Kivu, dont ils ne s'étaient jamais approchés aussi près.

Les forces gouvernementales ont dû se replier au sud de la ville, a indiqué Julien Paluku, gouverneur de la province, selon lequel les rebelles ont reçu une aide du Rwanda voisin.

Kigali, qui nie toute implication malgré les protestations de Kinshasa et les rapports de l'Onu, a appelé les deux parties à la retenue et souligne que le conflit déborde sur son territoire.

"L'armée rwandaise a traversé la frontière pour poursuivre nos troupes, c'est pourquoi elles se sont retirées. Les (rebelles) ne sont qu'à quelques kilomètres, Goma est donc menacée, on ne peut pas le cacher", a déclaré le gouverneur, interrogé par Reuters.

La Monusco fait également état de tirs nourris en direction des forces congolaises depuis le début de la matinée et parle d'un nouvel exode de la population.

"Jusqu'ici, dix missions ont été menées par nos hélicoptères de combat", dit-elle dans un communiqué. La mission est autorisée à recourir à la force pour protéger les civils. Aucun bilan n'a été avancé.

Aux Nations unies, la mission permanente française a annoncé avoir demandé que le Conseil de sécurité se réunisse d'urgence à huis clos ce samedi à 20h00 GMT à New York pour débattre de la situation en RDC.

La France a demandé "la cessation immédiate des combats" en RDC qui pourraient conduire à "un nouveau drame humanitaire", a déclaré le ministère des Affaires étrangères.

Paris appelle "à la protection des populations civiles et de tous les acteurs humanitaires" et "demande à tous les pays de la région de s'abstenir de toute ingérence dans les affaires intérieures de la RDC", ajoute le communiqué du Quai d'Orsay.

"J'espère vraiment que nous obtiendrons du Conseil de sécurité un signal disant au M23 de cesser sa progression et (...) invitant tous les pays concernés à entrer dans de véritables négociations", a déclaré le représentant permanent de la France aux Nations unies avant la réunion des Quinze.

"Il n'y aura pas de solution sans un accord entre la RDC et ses voisins, Rwanda compris", a ajouté Gérard Araud devant la presse. (avec Louis Charbonneau aux Nations unies, Jenny Clover à Kigali et Gérard Bon à Paris,; Jean-Philippe Lefief et Jean-Loup Fiévet pour le service français)