(Actualisé avec déclarations, contexte)

BEYROUTH, 6 octobre (Reuters) - Une équipe d'experts internationaux a entamé dimanche la supervision du processus de destruction de l'arsenal d'armes chimiques détenu par le gouvernement syrien du président Bachar al Assad, a annoncé un responsable de la mission.

L'équipe est composée de membres de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) et de personnels de l'Onu chargés d'assister les experts en désarmement dans leurs travaux.

"Qu'il soit bien clair que ce sont les Syriens qui effectuent vraiment la destruction, tandis que nous surveillons, observons, vérifions et rapportons ce que nous avons vu", a dit un responsable de l'OIAC.

Il a précisé que les forces syriennes avaient utilisé des chalumeaux et des meuleuses d'angle pour "détruire des munitions telles que des ogives de missile et des bombes d'aviation".

Cette mission, qui bénéficie de l'aval de Moscou et de Washington, devrait se poursuivre jusqu'à la fin du premier semestre 2014, alors que le conflit, au cours duquel 120.000 personnes ont été tuées, ne semble progresser en faveur ni de Bachar al Assad, ni de rebelles divisés entre des composantes soutenues par les pays occidentaux et des groupes djihadistes.

La mission intervient après une série d'attaques à l'arme chimique imputées par les Occidentaux aux forces soutenant Bachar al Assad contre un faubourg de Damas, tenu par des insurgés, le 21 août.

Le gouvernement syrien et les rebelles s'accusent mutuellement de ces attaques qui ont fait plus de 1.400 morts. Un rapport d'enquête établi par les Nations unies implique indirectement les troupes favorables à Damas comme responsables de ces actions.

Même sans son arsenal chimique, l'armée gouvernementale détiendrait toujours un avantage logistique conséquent sur les rebelles, face auxquels elle tente d'assurer son contrôle de Damas, du centre du pays, des côtes, des axes qui mènent au Liban et à l'Irak, et des zones autour de la principale grande route, qui relie le Nord au Sud.

Dans une longue interview au magazine allemand Der Spiegel, Bachar al Assad a exclu samedi de négocier avec les rebelles tant qu'ils ne déposeraient pas les armes, et a dit ne pas croire à un règlement du conflit par le biais de négociations avec les insurgés. (voir )

L'émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a lui redit dimanche qu'il n'était pas certain qu'une conférence pour la paix sur la Syrie se tienne en novembre à Genève. (Mariam Karouny; Pierre Sérisier et Julien Dury pour le service français)