"Danone risque-t-il l'indigestion après le rachat de l'américain Whitewave Foods pour 12,5 milliards de dollars (11,3 milliards d'euros) ? C'est la question que se posent plusieurs bureaux d'analystes au lendemain de l'annonce surprise du groupe français (vendredi). Parmi eux Credit Suisse a notamment maintenu son conseil 'sous-performance' sur le titre. S'il déclare percevoir la logique commerciale, le broker tique sur la valorisation de la cible qui lui "parait plus appropriée à un spécialiste en nutrition ou en produits sans ordonnance qu'à une activité qui génère 25% de son chiffre d'affaires à partir du lait liquide". Il estime par ailleurs que l'objectif d'économies de coûts (300 millions d'euros en année pleine à l'horizon 2020) est ambitieux et se demande "pourquoi la direction de WhiteWave est heureuse de vendre à une prime de seulement 19% par rapport au dernier cours de clôture'.

Même son de cloche pour Oddo qui reste 'neutre' sur le titre avec un objectif de cours laissé à 60 euros. Selon le courtier cette acquisition est plus positive pour la planète (la cible vend notamment des produits biologiques, sans OGM, du lait végétal, etc) que pour les actionnaires de Danone. Une opinion que l'on retrouve chez Bryan Garnier selon qui l'opération sera "destructrice de valeur pour les actionnaires". Il avait pourtant commencé par saluer vendredi ce rachat car il permet au groupe de doubler de taille aux Etats-Unis et d'asseoir son positionnement sur le marché du bio.

Morgan Stanley s'est montré plus positif, soulignant le potentiel de croissance du portefeuille de produits de Whitewave ainsi que son assise financière solide. Le broker maintient sa recommandation Surpondérer et son objectif de 77 euros sur Danone. Quant à Barclays et Citigroup, ils ont relevé leurs cibles à respectivement 69 euros et 80 euros.

A 64 euros ce lundi, le titre reste proche de ses plus hauts niveaux historiques. Il n'avance toutefois que de 0,8% sur un marché parisien en hausse de 1,5%. Les agences de notation Standard&Poor's et Moody's ont placé la note du groupe sous surveillance négative en raison de l'augmentation prévue de son endettement. Celui-ci devrait passer de 7 à 19,5 milliards d'euros à l'issue de l'opération.
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