PARIS, 3 janvier (Reuters) - Les députés français ont entamé lundi l'examen d'un nouveau projet de loi renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire, dont l'une des principales mesures est la transformation du pass sanitaire actuellement exigé dans les restaurants et de nombreux lieux publics en un "pass vaccinal".

Cette mesure, qui entrera en vigueur à compter du 15 janvier pour les plus de 12 ans, vise notamment à freiner la propagation du variant Omicron du coronavirus responsable du COVID-19, dont la forte contagiosité se traduit par des niveaux record du nombre de contaminations quotidienne en France.

"Le variant Delta allait déjà très vite, le variant Omicron, lui, va encore beaucoup plus vite", a souligné le ministre de la Santé, Olivier Véran, qui porte ce texte, en ouverture de la séance.

"A l'heure où je vous parle (...) chaque seconde plus de deux Français sont contaminés par le virus", a-t-il observé. "Le raz-de-marée est donc là et bien là, il est vertigineux".

Outre la création de ce "pass vaccinal", ce projet de loi prévoit également un renforcement des mesures de lutte contre la fraude aux documents relatifs à l'état de vaccination contre le COVID-19 et déclare l'état d'urgence sanitaire à la Réunion jusqu'au 31 mars, tout en préparant cette option pour la Martinique.

"L'objectif de de cette loi n'est pas de de contraindre les libertés individuelles et collectives des Français, l'objectif de ce texte de loi c'est de sauver des vies, de protéger nos hôpitaux, de soulager la charge de travail de nos soignants" et d'éviter des mesures plus drastiques comme des confinements, a défendu Olivier Véran à la tribune.

Ce texte, qui doit faire l'objet d'une procédure accélérée et dont l'adoption fait peu de doutes au vu du poids des élus de la majorité présidentielle (LaRem, MoDem, Agir) dans l'hémicycle, est dénoncé dans les rangs d'une partie de l'opposition, La France Insoumise (LFI) et le Rassemblement national (RN) y étant opposés. La position à adopter ne fait pas l'unanimité dans les rangs du groupe Les Républicains (LR), tandis que les députés socialistes devraient le valider. Alors que plusieurs députés de la majorité présidentielle ont été la cible de menaces et intimidations ces derniers jours en lien avec la politique sanitaire défendue par le gouvernement, le ministre les a assurés de son soutien.

"Je veux dire ici mon soutien indéfectible aux élus, vous qui subissez aujourd'hui des intimidations, des insultes, des menaces, des agressions, des actes de vandalisme. Ceci est absolument inacceptable (...) Nous ne resterons pas (impuissants) face à la violence", a-t-il assuré. (Rédigé par Myriam Rivet, édité par)