Voici un aperçu de la semaine à venir sur les marchés, avec Ira Iosebashvili et Lewis Krauskopf à New York, Dhara Ranasinghe et Amanda Cooper à Londres, et Kevin Buckland à Tokyo.

1/UNE FOIS POUR TOUTES ?

La Fed devrait procéder à une nouvelle hausse des taux d'intérêt de 25 points de base mercredi et marquer une pause dans son cycle de relèvement des taux le plus agressif depuis les années 1980.

Les décideurs politiques et les marchés restent en désaccord sur la trajectoire des taux : La première banque centrale mondiale prévoit que les coûts d'emprunt resteront à peu près à leur niveau actuel jusqu'en 2023, tandis que les investisseurs parient sur des baisses après l'été.

Les signes indiquant que la Fed pourrait se rallier au point de vue du marché pourraient faire baisser les rendements des bons du Trésor, ce qui profiterait en théorie aux grandes capitalisations boursières qui ont tiré les marchés vers le haut cette année.

Les marchés à terme montrent que les investisseurs évaluent à près de 90 % la probabilité d'une augmentation des taux. Mais la confiance dans une hausse de 25 points de base a été ébranlée ces derniers jours après que les problèmes du créancier First Republic ont ravivé les inquiétudes concernant le secteur bancaire américain.

GRAPHIQUE - Projections de hausse des taux

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2/FRANCFORT N°7

La BCE relèvera probablement ses taux pour la septième fois consécutive le 4 mai et les décideurs politiques semblent converger vers une hausse de 25 points de base plutôt que vers une augmentation plus importante de 50 points de base. Cependant, les données clés sur l'inflation et les prêts bancaires publiées dans les jours à venir pourraient faire basculer ce résultat.

Avec le retour d'une certaine stabilité dans le secteur bancaire après la déroute du mois de mars, les faucons pourraient se sentir confiants en poussant à une augmentation importante. Les données rapides sur l'inflation du mois d'avril, publiées mardi, devraient confirmer que les pressions sous-jacentes sur les prix - qui dépassent les 5 % - restent à un niveau inconfortable. Quelque 2,5 millions d'employés du secteur public allemand bénéficieront d'une augmentation permanente de 5,5 % l'année prochaine, signe que les pressions salariales s'intensifient.

Mais si les données sur les prêts bancaires, également publiées mardi, montrent que les conditions de crédit se sont considérablement resserrées, les colombes pourraient s'enhardir à revenir à la charge.

GRAPHIQUE - L'optimisme de la BCE se modère

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3/BIG APPLE

La saison des résultats des entreprises américaines va crescendo jeudi avec les résultats d'Apple, la plus grande entreprise américaine en termes de valeur de marché (2,6 trillions de dollars).

Avec d'autres grandes capitalisations, Apple a été à l'origine de la hausse du S&P 500 en 2023, ce qui lui confère un poids encore plus important dans les indices. Le poids d'Apple dans le S&P 500 (plus de 7 %) est supérieur à celui de l'ensemble du secteur de l'énergie et presque égal à celui du groupe des biens de consommation de base.

Le fabricant de l'iPhone devrait afficher un chiffre d'affaires de 93 milliards de dollars pour son deuxième trimestre fiscal, soit une baisse de 4,4 % en glissement annuel, selon les données de Refinitiv. Les analystes s'attendent à une baisse de près de 6 % du bénéfice par action, à 1,43 dollar.

Le rapport d'Apple, dont les produits et services les plus utilisés sont les MacBooks et les iPads, mais aussi les services bancaires, est un indicateur de la demande mondiale des consommateurs et ses résultats risquent de se répercuter sur les marchés compte tenu de son importance pour un certain nombre d'industries.

GRAPHIQUE - Aperçu des résultats d'Apple

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4/PAUSE PATROL

Les paris d'un retour au resserrement de la politique monétaire par la Banque de réserve d'Australie mardi se sont évanouis, après qu'une lecture molle des prix à la consommation a ajouté à la preuve que l'inflation a atteint un sommet à la fin de l'année dernière.

Cela a mis le dollar australien sous pression, le maintenant près de la barre très surveillée des 0,66 $, même si le billet vert s'est affaibli par rapport à d'autres devises majeures.

Le gouverneur de la RBA, Philip Lowe, a souligné qu'une pause lors de la réunion d'avril ne signifiait pas nécessairement que le cycle de resserrement était terminé, et les procès-verbaux ont montré qu'une hausse avait été vivement débattue.

La question de savoir si M. Lowe, dont le mandat s'achève en septembre, sera là pour superviser d'autres mesures est une autre question. Les spéculations vont bon train sur le fait que, contrairement à ses deux prédécesseurs, on ne lui demandera pas de rester en poste.

GRAPHIQUE - Le ralentissement de l'inflation réduit à néant le pari d'une nouvelle hausse des taux de la RBA

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5/CRÉDITER CE QUI DOIT L'ÊTRE

L'inflation des années 1970 et la croissance quasi nulle du Royaume-Uni n'ont rien de réjouissant. Selon une récente enquête de la Banque d'Angleterre, il n'y a pas encore de resserrement du crédit. Mais les créanciers s'attendent à une augmentation des défauts de paiement sur les crédits à la consommation, les prêts hypothécaires et les prêts aux entreprises.

Les données de mardi montreront si les prix de l'immobilier se modèrent effectivement et si la baisse des prêts hypothécaires se stabilise. Les ventes de voitures neuves, qui ont atteint en mars leur plus haut niveau en 18 mois, seront également examinées de près.

En février, les Britanniques se sont endettés par carte de crédit au rythme le plus rapide sur une période de 24 mois depuis début 2006, et les données de la BoE de jeudi montreront l'évolution de cette tendance.

Ce type d'emprunt n'est pas bon marché. Les statistiques de la BoE montrent que le taux d'intérêt moyen sur une carte de crédit britannique est de 22,5 %, soit le taux le plus élevé depuis le milieu des années 1990. Et comme d'autres hausses de taux sont prévues, la pression ne peut que s'intensifier.

Entre-temps, le Premier ministre Rishi Sunak est confronté à son premier grand test électoral le 4 mai lors des élections locales, où le parti travailliste d'opposition espère tirer parti d'une année de chaos pour les conservateurs au pouvoir.

GRAPHIQUE - Le coût du crédit

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