Pékin (awp/afp) - L'activité manufacturière en Chine a légèrement ralenti en décembre, reprenant son souffle après plusieurs mois de forte accélération, selon un indicateur du gouvernement, alors que se poursuit une très fragile stabilisation de la conjoncture dans la deuxième économie mondiale.

L'indice des directeurs d'achat (PMI) publié par le Bureau national des statistiques (BNS), organe dépendant du gouvernement central, s'est établi à 51,4 en décembre, contre 51,7 le mois précédent et 51,2 en octobre.

Un chiffre supérieur à 50 marque une expansion de l'activité manufacturière. Les analystes sondés par l'agence Bloomberg s'attendaient en moyenne à 51,5.

Le PMI, un baromètre fondé entre autres sur les carnets de commandes des entreprises et jugé annonciateur de la conjoncture à venir, est très suivi par les marchés: l'industrie manufacturière, même sinistrée, reste un secteur crucial en Chine.

Or, pour certains analystes, le chiffre dévoilé dimanche --même s'il dévoile un petit essoufflement en fin d'année-- n'en traduit pas moins la résistance du secteur et l'embellie progressive de l'environnement économique ces derniers mois.

"L'amélioration de la demande extérieure et la dépréciation du yuan (qui rend les exportations chinoises plus attractives, NDLR) soutiennent les entreprises", avance ainsi Ding Shuang, analyste de Standard Chartered cité par Bloomberg.

Selon lui, "on s'oriente pour le quatrième trimestre sur une croissance économique supérieure aux trimestres précédents (...), même si l'année 2017 pourrait offrir un tableau bien plus mitigé pour les petites entreprises".

De fait, l'indice PMI alternatif calculé de façon indépendante par le cabinet de recherche Caixin Insight Group, qui se concentre sur les petites ou moyennes entreprises, a témoigné ces derniers mois d'un très net essoufflement. Son évaluation pour décembre sera publiée la semaine prochaine.

Ce sont surtout les grands groupes qui profitent jusqu'à présent des efforts de relance budgétaire du gouvernement, notamment via des rabais d'impôts et un surcroît de dépenses publiques dans les infrastructures.

Par ailleurs, sur fond de crédit bon marché --à la suite de multiples assouplissements monétaires--, le redressement du marché immobilier et de la construction a contribué à alimenter le vif rebond de l'activité manufacturière (fabrication de matériaux, meubles...) après une année commencée en repli (avec un PMI officiel autour de 49).

Mais de l'avis général, une forte correction pourrait ébranler prochainement le secteur immobilier, après l'adoption de restrictions destinées à refroidir la fièvre du marché, tandis qu'empire la fragilisation du système financier due à l'envolée de la dette publique et privée dans le pays.

afp/rp