CHICAGO (awp/afp) - Les cours du maïs et du soja ont légèrement avancé cette semaine à Chicago sur fond de prévisions météorologiques changeantes aux Etats-Unis et ont entraîné avec eux le marché du blé, malgré un contexte peu engageant pour cette céréale.

"Une fois de plus, les marchés agricoles sont vraiment en train de réagir à la météo", a résumé Bill Nelson, de Doane Advisory Services.

De fait, alors que leurs variations hebdomadaires sont finalement limitées, les cours du maïs et du soja, pour lesquels la période est la plus stratégique aux Etats-Unis, ont passé la semaine à beaucoup hésiter d'une séance à l'autre, en fonctions des prévisions météorologiques quotidiennes.

"Le marché est animé par des points de vue différents sur les perspectives météorologiques", a expliqué M. Nelson. "Les prévisions sont souvent modifiées, ce qui provoque soit de fortes hausses soit de fortes baisses d'une minute à l'autre".

Pour l'heure, le marché finissait la semaine dans une ambiance plutôt prudente pour les agriculteurs et favorable à quelques paris à la hausse pour les investisseurs car une vague de chaleur semblait partie pour s'installer les prochains jours.

"Alors qu'on est à une période où les cultures bénéficieraient d'un temps frais et de précipitations, les prévisions laissent attendre un temps très sec et chaud à partir de la fin de semaine prochaine", a rapporté M. Nelson.

Les observateurs envisagent surtout des effets négatifs pour les cultures de soja, dont le développement est moins avancé, que celles de maïs, pour lesquelles a commencé la période de pollinisation.

"Le mois de juillet peut donner des sueurs froides aux producteurs agricoles car il est connu pour sa météo défavorable", a reconnu dans une note Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors. "Ceci dit, pour le moment ce mois-ci, les conditions ont été favorables dans la majorité du Midwest", où se trouvent beaucoup de cultures américaines.

Il soulignait, à propos de la vague de chaleur attendue la semaine prochaine, que ses effets restaient incertains pour les marchés car "les prévisions ne sont pas d'accord sur sa durée".

"Il y aura des dégâts et des difficultés... La question, c'est à quel point", ont écrit les experts de la maison de courtage Allendale.

Toute cette incertitude a non seulement plutôt profité aux marchés du maïs et du soja, mais leur hausse a permis d'entraîner des cours du blé pour lesquels "il est difficile de trouver des bonnes nouvelles", selon les termes de M. Strickler.

A ce titre, alors qu'un rapport mensuel du ministère de l'Agriculture (USDA), dit Wasde, s'est révélé en début de semaine plutôt favorable pour le maïs, dont l'offre a été estimée à un niveau moindre qu'attendu, et sans histoire pour le soja, le gouvernement américain y a fait état de prévisions plutôt décourageantes pour le blé.

"Le gouvernement a annoncé que les agriculteurs américains avaient réussi à planter plus de blé que ce à quoi on s'attendait", a souligné M. Nelson.

Pourtant, le marché de la céréale n'en a guère souffert car "il était tombé si bas qu'il a tendance à profiter de la situation dès qu'il y a de bonnes nouvelles pour les cours du maïs et du soja", a conclu M. Nelson.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le contrat le plus actif, s'échangeait vendredi à 3,5775 dollars contre 3,5700 dollars en fin de semaine précédente.

Le boisseau de blé pour septembre, lui aussi le plus actif, valait 10,6950 dollars, contre 10,6850 dollars auparavant.

Le boisseau de soja pour novembre, là encore le plus échangé, coûtait 4,2950 dollars contre 4,2075 dollars précédemment.

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