PARIS, 8 janvier (Reuters) - Marine Le Pen a annoncé jeudi qu'elle bouderait la manifestation nationale de dimanche à la mémoire des victimes de la tuerie de Charlie Hebdo, s'en jugeant exclue de facto par les autorités de gauche.

S'estimant ostracisée, la présidente du Front national a reproché au Premier ministre, Manuel Valls, de l'avoir tenue à l'écart de la préparation de ce défilé censé symboliser l'unité nationale contre le terrorisme.

Disant avoir été la seule à ne pas avoir été conviée, Marine Le Pen a dénoncé un comportement "indigne" de la part du gouvernement.

"Ils iront s'expliquer de leur sectarisme auprès des Français", a-t-elle déclaré sur iTELE, fustigeant une "manipulation politique" et "une petite opération politicienne (qui) restera comme une tache sur la vie politique française".

Marine Le Pen doit rencontrer François Hollande vendredi à l'Elysée dans le cadre de la consultation des partis représentés au Parlement après la tuerie qui décimé mercredi la rédaction de Charlie Hebdo, faisant 12 morts dont deux policiers.

A la question de savoir si elle participerait au défilé dominical si François Hollande le lui demandait, Marine Le Pen a répondu par la négative.

"On ne va pas se faire balader comme des yoyos", a-t-elle considéré. "J'ai des millions d'électeurs qui exigent à juste titre d'être respectés dans leur pays."

Interrogé sur ce début de polémique, le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, a estimé qu'il n'y a "pas besoin de carton d'invitation quand on entre en résistance".

A l'UMP, le député Christian Jacob a considéré qu'à "partir du moment où c'est un rassemblement d'unité nationale, tous ceux qui se sentent concernés doivent pouvoir y participer". (Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)