Block 1 : Les actualités essentielles

Goldman Sachs porte ses investissements en ETF crypto à 2 milliards de dollars

Goldman Sachs a augmenté ses avoirs en ETF crypto de 120 % en un trimestre, atteignant 2,05 milliards de dollars, selon sa déclaration à la SEC. Cette montée en puissance reflète l'intérêt croissant des investisseurs institutionnels, notamment depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir. Goldman Sachs se concentre principalement sur le bitcoin (1,57 milliard de dollars), dont 1,27 milliard dans l’ETF BlackRock, tandis que ses investissements en ethers (ETH) ont bondi de 25 à 476 millions de dollars.

MicroStrategy continue d’accumuler du BTC malgré la baisse du marché

MicroStrategy, l’entreprise dirigée par Michael Saylor, a acquis 7 633 BTC supplémentaires pour 740 millions de dollars, portant ses réserves à 478 740 BTC (soit 47 milliards de dollars). Malgré l’incertitude du marché, Strategy poursuit son accumulation agressive, avec une performance globale de +50 %, soit un profit de 16 milliards de dollars. Son intégration au Nasdaq-100 renforce son exposition auprès des investisseurs institutionnels. Cependant, cette accumulation massive, financée par l'endettement, soulève des risques de liquidation qui pourraient avoir un impact dévastateur sur le marché du bitcoin.

Robinhood enregistre une explosion de ses revenus crypto

Robinhood (HOOD) a vu ses revenus issus des cryptomonnaies bondir de 440 % au dernier trimestre 2024, atteignant 345,5 millions de dollars, selon FactSet. Ce boom est largement attribué à l’élection de Donald Trump, qui a relancé l’enthousiasme des investisseurs pour les actions et les cryptos. Son chiffre d'affaires global pour le quatrième trimestre devrait s’élever à 934,9 millions de dollars, en hausse par rapport aux 660,5 millions du trimestre précédent. L’action HOOD a grimpé de 350 % sur un an et 37 % sur les six premières semaines de 2025.

Jerome Powell s’inquiète du « debanking » et clarifie sa position sur les CBDC

Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a exprimé ses préoccupations concernant le phénomène de "debanking", où certaines banques refusent d’accueillir des clients du secteur crypto. Devant le Senate Banking Committee, il a reconnu la multiplication des cas et a annoncé une révision des politiques de supervision de la Fed. Selon lui, les banques sont devenues trop prudentes face aux règles strictes sur le blanchiment d’argent.

Les républicains et les nouveaux régulateurs financiers de l’administration Trump accusent les agences bancaires sous Joe Biden d’avoir encouragé cette pratique. Powell a également annoncé la suppression d’une directive qui ciblait les banquiers exprimant des opinions controversées.

Concernant les stablecoins, Powell estime qu’ils pourraient jouer un rôle majeur dans l'économie, à condition d’être bien régulés. Sur les monnaies numériques de banque centrale (CBDC), il a été catégorique : "Je n’en lancerai jamais", éloignant ainsi les États-Unis des projets européens et chinois.

Block 2 : L’Analyse Cryptique de la semaine

Un pays en crise, une économie en ruines, et un président qui mise tout sur un memecoin. Voilà le pari insensé de Faustin-Archange Touadéra, dirigeant de la République centrafricaine, qui a lancé ce dimanche une cryptomonnaie censée placer son pays sur la scène mondiale.

Une opération de communication hasardeuse, calquée sur celle de Donald Trump et de son propre jeton numérique, mais qui tourne déjà au fiasco. Moins de 48 heures après son lancement, le $CAR a vu sa valeur chuter de 95 %, passant d’une capitalisation boursière de 350 millions de dollars à 37 millions. Une dégringolade express, qui laisse un goût amer à ceux qui y ont cru.

CAR/USD
CoinStats

Un crash en temps réel

Dès les premières heures, les signaux d’alerte s’accumulent. X suspend le compte officiel du projet, après une vague de signalements dénonçant une arnaque potentielle. La vidéo d’annonce du président est même détectée comme suspecte par des outils d’analyse de deepfake. Et sur les marchés, c’est le carnage : les investisseurs fuient, le cours plonge.

Mais Touadéra, lui, reste imperturbable. Dans un message posté lundi soir, il salue un lancement "réussi" et remercie “les milliers de personnes qui ont rejoint ce mouvement”.

Un précédent déjà oublié

Ce n’est pourtant pas la première fois que la Centrafrique tente une percée dans le monde des cryptos. En 2022, le pays avait fait du bitcoin sa monnaie officielle, dans un élan d’optimisme similaire à celui du Salvador. Résultat : un échec cuisant. Sous la pression du FMI et de la banque centrale régionale, le projet avait été annulé en quelques mois, faute d’infrastructures adaptées et d’une adoption par la population.

Mais cette fois, Touadéra est convaincu d’avoir trouvé la bonne formule. Sur le site officiel du $CAR, on peut lire que 35 % des fonds levés seront dédiés au développement du pays. Quels projets ? Quels bénéficiaires ? Aucune précision n’est donnée. En revanche, on sait que, d’après le fournisseur de données on-chain Bubblemaps, 76,5 % de la liquidité du token est détenue par 4 adresses seulement.

4 adresses détiennent 76,5% de la liquidité du CAR
Bubblemaps

Un pays en ruine, un président accro à la crypto

Sur le papier, la Centrafrique est un terrain hostile aux cryptomonnaies. Avec un PIB par habitant de 549 dollars, c’est l’un des pays les plus pauvres du monde. L’accès à Internet est limité, la majorité de la population ne possède ni smartphone, ni compte bancaire.

Et pourtant, son président, ancien professeur de mathématiques et titulaire de deux doctorats, s’obstine à vouloir transformer le pays en paradis des cryptos. Une obsession qui tranche avec la réalité du terrain : le pays est en guerre depuis plus d’une décennie, avec un gouvernement sous la protection des mercenaires du groupe Wagner, chargé de maintenir l’ordre face aux rebelles.

Une réplique du "modèle Trump"

Le lancement du $CAR intervient alors que Donald Trump et son épouse Melania ont tous deux récemment lancé leurs propres memecoins, déclenchant une vague d’imitations et d’arnaques. En s’engouffrant dans la brèche, Touadéra espérait attirer des fonds et capter l’attention des marchés.

Mais comme souvent avec les cryptos, le rêve s’est évaporé en quelques jours. Le $CAR s’effondre, les investisseurs fuient, et le projet risque fort de rejoindre la longue liste des expériences financières ratées du pays.

Pourtant, Touadéra s’accroche : “Nous construisons sur le long terme !”, martèle-t-il sur X. Reste à voir combien de temps ce château de cartes numérique tiendra debout.

Block 3 : Tops & Flops

Palmarès des cryptomonnaies
(Cliquez pour agrandir)

Zonebourse

Block 4 : Lectures de la semaine

Binance a agi rapidement, a tout cassé et en a payé le prix. Richard Teng fait le ménage (Wired, en anglais)

Les gagnants inconnus de la frénésie des memecoins de Trump (Wired, en anglais)

Pourquoi le memecoin de Trump est une source d’argent (The Conversation, en anglais)