Block 1 : Les actualités essentielles
Crypto.com dans le collimateur de la SEC
Crypto.com a déposé une plainte contre le gendarme boursier américain (SEC) après avoir reçu une notice Wells, ce qui indique que la SEC envisage des poursuites contre l'exchange pour infractions présumées. Crypto.com accuse la SEC d'une régulation excessive et d'une interprétation unilatérale des cryptomonnaies comme valeurs mobilières. L'entreprise dénonce surtout l'absence de règles claires et transparentes, en violation des procédures légales. En parallèle, Crypto.com a appelé à un accord entre la SEC et la CFTC pour clarifier la régulation des produits dérivés en cryptomonnaies.
FTX : Les remboursements sont confirmés
Près de deux ans après sa faillite, le tribunal des faillites des États-Unis a validé le plan de réorganisation de FTX, permettant aux créanciers de recevoir bientôt leurs remboursements. Environ 98% des créanciers seront remboursés à hauteur de 119 % de leurs réclamations, basées sur la valeur des cryptomonnaies lors de la faillite - ce seront donc des dollars, et non pas les actifs sous-jacents qui seront redistribués. Voici les cours des principales cryptomonnaies le 13 novembre 2022, soit deux jours après la mise en faillite de la plateforme :

Pour rappel, l'effondrement de FTX en 2022 résultait d'une mauvaise gestion des fonds par Alameda Research et d’une manipulation des fonds des clients. FTX redistribuera entre 14,7 et 16,5 milliards de dollars. Certains experts estiment que ce remboursement pourrait exercer une pression acheteuse sur le marché des cryptomonnaies, étant donné que certains créanciers pourraient réinvestir leurs fonds.
Tether se conforme aux normes européennes
Tether, qui émet le principal stablecoin du marché (USDT), va adapter sa technologie pour se conformer aux réglementations européennes MiCA, qui encadrent strictement les crypto-actifs, notamment les stablecoins. Bien que Paolo Ardoino, PDG de Tether, ait initialement exprimé des inquiétudes face à ces régulations, il a désormais salué les efforts des régulateurs. Avec plusieurs plateformes ayant déjà délisté des stablecoins non conformes à MiCA, Tether se positionne sur le long terme pour maintenir son hégémonie en Europe en collaborant avec des acteurs comme Chainalysis pour surveiller les transactions.
Visa : Toujours plus près de la Blockchain
Visa a lancé la "Visa Tokenized Asset Platform" (VTAP), une solution permettant aux banques d'émettre et de gérer des stablecoins via les blockchains. Ce service, disponible sur la Visa Developer Platform, propose une infrastructure moderne et des API pour faciliter son adoption. BBVA, une grande banque espagnole, est l'une des premières à tester VTAP avec un programme pilote prévu sur Ethereum en 2025. VTAP permet l'utilisation de smart contracts pour automatiser des processus financiers et vise à connecter diverses blockchains publiques et privées.
Block 2 : L’Analyse Cryptique de la semaine
Pour se mettre dans le bain, voici la bande annonce du documentaire d’HBO :
Le mystère autour de Satoshi Nakamoto, créateur pseudonyme de Bitcoin, fait encore couler beaucoup d'encre, plus de 15 ans après le lancement de la célèbre blockchain. Depuis 2008, lorsque Satoshi a introduit Bitcoin à une liste de diffusion cryptographique, son identité est restée un sujet de spéculation intense. La disparition soudaine de Satoshi en 2011, après l'utilisation de Bitcoin par WikiLeaks, n'a fait qu'alimenter les théories.
Dans la nuit de mardi à mercredi, un documentaire produit par HBO, intitulé Money Electric: The Bitcoin Mystery, a ravivé ces spéculations en prétendant avoir enfin révélé l'identité du créateur de Bitcoin. Selon ce documentaire, Satoshi serait Peter Todd, un développeur canadien actif dans la communauté Bitcoin depuis 2012, et connu pour ses contributions majeures, notamment son implication dans la Blocksize War en 2017 et la création d'OpenTimestamps, un projet open-source.
Une des preuves avancées dans le documentaire diffusé par HBO est son implication dans la célèbre Blocksize War en 2017, qui a abouti à la scission de Bitcoin et à la création de Bitcoin Cash. Lors de ce conflit, Todd a soutenu le camp des "small blockers", c'est-à-dire ceux qui voulaient limiter la taille des blocs de transactions sur la blockchain Bitcoin. Ce camp estimait que des blocs plus petits préserveraient la décentralisation et la sécurité du réseau en s'assurant que n'importe qui puisse participer à la validation des transactions avec un matériel accessible.
Fait intéressant, Todd n'était pas seul dans ce combat. Adam Back, un autre suspect souvent cité dans les discussions sur l'identité de Satoshi Nakamoto, se trouvait lui aussi parmi les partisans des "small blockers". Les deux figures emblématiques ont partagé une vision commune sur la manière dont Bitcoin devait évoluer, plaçant l'accent sur la préservation de ses principes fondateurs.
Le choix de Todd de soutenir ce camp, malgré la popularité croissante des partisans des "big blockers" qui prônaient une augmentation de la taille des blocs pour permettre plus de transactions par seconde, a renforcé les spéculations. Mais malgré cela, ni Todd ni Back n'ont jamais été officiellement confirmés comme étant Satoshi Nakamoto.
Par ailleurs, le film avance que Todd, âgé d'une vingtaine d'années en 2008, aurait adopté le pseudonyme Satoshi Nakamoto pour donner du poids à ses idées, de peur d'être discrédité en raison de son jeune âge. Une autre preuve avancée est l'implémentation du concept de replace-by-fee (RBF) par Todd, financée par une personne anonyme connue sous le nom de John Dillon, que le documentaire suppose être une autre identité de Todd.
Un autre point troublant soulevé par le réalisateur est un échange de 2010 entre Peter Todd et Satoshi Nakamoto sur un forum. Todd avait simplement apporté une clarification à une explication technique de Satoshi, un geste qui, dans le documentaire, est interprété comme une preuve supplémentaire liant Todd à l'identité de Satoshi.
“The level of reaching here rivals QAnon stuff (which is pretty ironic if you know what Cullen's previous documentary was about)”
— Peter Todd (@peterktodd) October 9, 2024
Exactly.
The truth is pretty simple: there's hundreds, even thousands of people who could have created Bitcoin.
We're not going to find Satoshi. https://t.co/TZMtqJhxgU
Pourtant, cet échange n'est rien de plus qu'une discussion ordinaire que l'on pourrait avoir dans n'importe quel groupe de passionnés de cryptographie. Encore une fois, il s'agit d'une théorie reposant sur des éléments faibles et non concluants.
Cependant, malgré ces accusations, Todd nie fermement être Satoshi, déclarant avec ironie : "Si j’étais Satoshi, j’aurais détruit ma capacité à le prouver pour ne jamais avoir la tentation de le faire." Même Adam Back, une figure de la communauté Bitcoin souvent soupçonnée d'être Satoshi, a également soutenu Todd en qualifiant cette théorie de "ridicule".
Ce n'est pas la première fois qu'une telle enquête prétend révéler l'identité de Satoshi. En 2014, des journalistes de Newsweek avaient désigné un homme d'origine japonaise vivant en Californie comme étant Satoshi, une théorie rapidement réfutée.
Le documentaire de HBO, bien qu'intéressant, semble plus focalisé sur la création d'une histoire captivante que sur la révélation d'une vérité définitive. La question demeure : qui est réellement Satoshi Nakamoto ? Une réponse encore inconnue. Si certains y voient un mystère à résoudre, d'autres pensent que la véritable identité de Satoshi n'est peut-être pas aussi importante que l'héritage qu'il a laissé avec Bitcoin.
Ainsi, que Satoshi Nakamoto soit Peter Todd, un autre développeur ou même un groupe de personnes, la quête de son identité reste l'un des plus grands mystères non résolus de notre époque. Et c’est surtout une formidable force pour le Bitcoin.
Block 3 : Tops & Flops
Palmarès des cryptomonnaies
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Block 4 : Lectures de la semaine
Démasquer à nouveau le créateur de Bitcoin, Satoshi Nakamoto (Wired, en anglais)
Où sont passés tous les directeurs généraux du métaverse ? (Wired, en anglais)
Je viens de participer à la loterie minière Bitcoin (Bitcoin Magazine, en anglais)