(Actualisé avec deuxième attentat, précisions)

BENGHAZI, Libye, 11 octobre (Reuters) - Des voitures piégées ont explosé vendredi devant le consulat de Suède et devant une mosquée à Benghazi, dans l'est de la Libye, au lendemain du bref enlèvement du Premier ministre, Ali Zeidan, nouvelle illustration du vide sécuritaire en Libye.

Les attentats, qui ont fait un blessé et endommagés plusieurs bâtiments, n'ont pas été revendiqués.

Deux ans après la chute de Mouammar Kadhafi, la Libye peine à se doter de nouvelles institutions solides et des groupes armés, issus de la guerre civile de 2011, défient les autorités.

La capture d'Abou Anas al Liby, responsable présumé d'Al Qaïda, samedi dernier à Tripoli par un commando des forces spéciales américaines, a accentué les troubles, provoquant la colère des militants islamistes libyens qui ont appelé à des attaques en représailles.

Les anciens rebelles qui ont enlevé Ali Zeidan jeudi matin dans un hôtel de Tripoli ont affirmé que le gouvernement libyen avait été informé à l'avance du raid des forces spéciales américaines.

Relâché quelques heures plus tard, Ali Zeidan s'est gardé de toute critique à l'égard de ses ravisseurs.

En ce qui concerne l'attentat contre le consulat suédois, il n'y a pas eu de blessé, a fait savoir le ministère suédois des Affaires étrangères. La façade du bâtiment et plusieurs immeubles alentours ont été endommagés.

UN PRÉDICATEUR BLESSÉ

Le consulat de Benghazi était fermé comme tous les vendredis, fériés dans les pays musulmans.

La Suède est un des rares pays qui entretient encore un consulat à Benghazi. Le bâtiment héberge aussi le bureau du consul honoraire de Finlande.

En février dernier, un Suédois voyageant avec un passeport américain avait été arrêté à Benghazi en compagnie de trois autres étrangers: les quatre hommes étaient accusés d'être des missionnaires chrétiens voulant évangéliser les populations locales.

Dans un autre quartier de Benghazi, une voiture piégée a blessé un prédicateur qui sortait d'une mosquée après la prière du vendredi, apprend-on auprès des forces de sécurité. Cet attaque, dit-on, s'inscrit dans un contexte de rivalité entre groupes armés.

A Benghazi, capitale de la Cyrénaïque d'où est parti le soulèvement contre Kadhafi, la situation est particulièrement précaire. C'est là que l'ambassadeur des Etats-Unis Christopher Steven et trois autres ressortissants américains ont été tués le 11 septembre 2012 lors d'un assaut contre le consulat américain.

Cette ville côtière, où une partie de la population réclame l'autonomie par rapport à Tripoli, a été l'objet d'une série d'attentats contre des représentations diplomatiques et des sociétés étrangères ainsi que d'assassinats de responsables policiers et militaires.

En avril, un attentat a visé l'ambassade de France à Tripoli. Le mode opératoire - une voiture piégée - était le même que vendredi à Benghazi. Deux gendarmes français ont été blessés par la déflagration. (Ayman al Warfalli et Firas Bosalum, avec Niclas Polard à Stockholm et Andu Ritsuko à Helsinki; Jean-Stéphane Brosse, Jean-Loup Fiévet, Henri-Pierre André et Danielle Rouquié pour le service français, édité par)