(Ajoute précisions)

par Mustafa Mahmoud

KIRKOUK, Irak, 3 février (Reuters) - Au moins 33 personnes sont mortes dans l'attaque au camion piégé d'un commissariat de police dimanche matin à Kirkouk, dans le nord de l'Irak, a-t-on appris de sources policières.

L'explosion, qui a provoqué l'effondrement partiel d'un bâtiment public attenant, a fait également des dizaines de blessés et des corps restent ensevelis sous les débris.

Selon le décompte de la police, douze employés du bâtiment administratif figurent parmi les 33 personnes décédées. De source médicale, on parle d'un bilan provisoire de 16 tués et plus de 90 blessés.

Le kamikaze qui conduisait le véhicule piégé était accompagné par au moins deux autres assaillants qui ont été tués, a ajouté la police.

"Deux hommes armés portant des vestes munies d'explosifs ont essayé de prendre d'assaut le poste central de la police de Kirkouk mais les gardes les ont tués", a déclaré une source policière jointe à l'intérieur du complexe.

Kirkouk, 250 km au nord de Bagdad, est au centre d'un bras de fer sur la répartition des terres et des droits pétroliers entre le gouvernement central et la région autonome du Kurdistan irakien.

Plusieurs groupes armés sont actifs dans cette métropole où cohabitent Kurdes, Arabes et Turkmènes, y compris les insurgés sunnites de l'Etat islamique d'Irak affilié à Al Qaïda, qui prennent fréquemment pour cible les forces de sécurité et ont recours aux kamikazes.

Kirkouk abrite également l'armée Nakchbandi ou JRTN, un groupe armé formé d'anciens soldats et membres du Parti Baas de l'ancien président Saddam Hussein.

Le mois dernier, un attentat suicide au camion piégé y a fait 25 morts et dans une ville voisine, un kamikaze a tué 26 personnes lors de funérailles célébrées dans une mosquée chiite.

La violence en Irak a régressé depuis le pic de violences interreligieuses qui ont fait des dizaines de milliers de morts en 2006 et 2007 mais plus de 4.400 personnes y ont trouvé la mort l'an dernier dans des violences politiques. (Patrick Markey; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)