ISTANBUL, 1er mai (Reuters) - La police turque a procédé à l'arrestation de 165 personnes lors de manifestations organisées lundi à Istanbul à l'occasion du 1er Mai, indique un journaliste de Reuters sur place.

Les défilés organisés à l'occasion de la Fête du Travail se sont traduits, au cours des dernières années, par des interventions policières musclées contre les manifestants.

Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc pour disperser un groupe de protestataires.

Les syndicats avaient annoncé qu'ils ne tenteraient pas de se rendre sur la place Taksim dans le centre d'Istanbul, traditionnel point de ralliement de la contestation contre le président Recep Tayyip Erdogan depuis les grandes manifestations de 2013.

La présence policière était particulièrement importante lundi pour encadrer ces manifestations quinze jours après le référendum du 16 avril qui a autorisé la modification de la Constitution turque pour élargir les pouvoirs du président Erdogan.

"Au total, 165 personnes ont été arrêtées", a déclaré la police d'Istanbul dans un communiqué, précisant que ces arrestations étaient pour la plupart motivées par l'absence d'autorisation de manifester ou la possession de banderoles et d'affiches.

Dix-huit autres personnes, que la police soupçonnait de vouloir provoquer des affrontements, ont été appréhendées dans quatre autres quartiers de la ville.

Des feux de Bengale, 85 cocktails Molotov, des masques et des banderoles ont été saisis lors de ces opérations, a ajouté la police.

Au cours du week-end près de 4.000 personnes ont été limogées dans l'administration et l'armée, les autorités ont bloqué l'accès à l'encyclopédie en ligne Wikipedia et interdit des émissions télévisées de rencontre jugées contraires à la culture turque.

(Pierre Sérisier pour le service français)