Contexte
L'année 2014 a été difficile pour les opérateurs télécoms. Selon les données de l'Arcep, Autorité de régulation, leurs revenus globaux se sont établis à 9 milliards d'euros au second trimestre, en recul de 4% par rapport au second trimestre 2013. Depuis l'entrée du quatrième opérateur, Free, l'intensification de la concurrence a suscité une baisse importante des prix. Les opérateurs ont beaucoup de mal, dans ce contexte, à accroître le revenu moyen par abonné. Les conditions de marché n'étant pas favorables au maintien d'un niveau d'investissements suffisant, la 4G couvre seulement 70% de la population française, contre 90% aux Etats-Unis.
L'un des prochains challenges concerne la 5G, pour laquelle, selon l'Idate, les opérateurs français devront investir d'ici 2020 près de 35 milliards d'euros. Enfin les Gafa (Google, Apple, Facebook, Amazon), qui dominent aujourd'hui le marché mondial du numérique, inquiètent les acteurs européens, qui font pression auprès de Bruxelles pour introduire des redevances sur les distributeurs de contenu en ligne.

Perspectives & Enjeux
Le secteur est soumis à un puissant mouvement de consolidation en Allemagne, en Irlande, en Espagne, au Royaume-Uni, et même en France, ce qui réduit le nombre d'intervenants sur les marchés. Ce nombre passe généralement de quatre à trois.
L'assouplissement des règles concurrentielles en Europe facilite cette consolidation, considérée par l'industrie comme le seul moyen de restaurer les marges et de préserver les investissements dans les réseaux. Au Royaume-Uni, l'offensive de Hutchison sur O2 fait suite à l'offre de rachat d'EE (co-entreprise d'Orange et Deutsche Telekom) par British Telecom. Cette dernière opération marque la fin de la spécialisation des opérateurs britanniques sur une seule activité, fixe ou mobile. C'est une exception en Europe, où la convergence et le « quadruple play » deviennent la norme. Après les récentes opérations en Allemagne puis en Espagne, Vodafone pourrait poursuivre ses acquisitions dans le reste de l'Europe.