Francfort (awp/afp) - La hausse des prix a poursuivi son accélération en mars en Allemagne, s'établissant à 1,7% sur un an en raison d'une poussée des tarifs de l'énergie, selon des chiffres provisoires publiés mardi par l'Office fédéral statistique.

Après six mois de baisse des prix entre juin et décembre 2020, l'inflation remonte depuis janvier et avait atteint 1,3% en février. En mars, les prix de l'énergie ont progressé de 4,8% sur un an, a indiqué par Destatis.

Sur un mois, l'inflation s'établit à 0,5%, selon des données provisoires.

L'inflation est également tirée mécaniquement depuis le début de l'année par l'instauration d'une taxe carbone et la fin de la baisse temporaire de TVA.

Les hausses des prix des denrées alimentaires et des services ont représenté chacune 1,6% en mars, sur un an, contre 1,4% en février.

Après le recul des prix généré par les confinements liés au Covid-19, ce retour de inflation devrait connaître son pic au deuxième semestre 2021, notamment en raison d'un effet fiscal: la TVA avait été baissée pour six mois, de juillet à décembre 2020.

L'inflation en Allemagne pourrait ainsi dépasser 3% en fin d'année, estime la Banque fédérale allemande, surtout si la consommation s'emballe avec la réouverture espérée des commerces.

Mais un tassement de l'inflation est à nouveau attendu en 2022 quand ces effets provisoires auront disparu.

L'indice des prix harmonisé, qui sert de référence au niveau européen, affiche de son côté une hausse de 2,0% en mars sur un an.

Ce score dépasse désormais de peu l'objectif de la Banque centrale européenne (BCE) d'une inflation "proche mais inférieure à 2%" dans la zone euro.

Pour autant, la BCE a maintes fois indiqué qu'elle n'entendait pas resserrer sa politique monétaire accommodante. L'institution s'est engagée au contraire à garantir l'accès au crédit des ménages et des entreprises et ne table pas sur un retour durable de l'inflation.

"Les chiffres actuels de l'inflation allemande montrent que cet engagement est venu à point nommé, commente Carsten Brzeski, économiste de ING.

afp/rp