Londres (awp/afp) - La compagnie aérienne irlandaise Ryanair a annoncé lundi un bénéfice annuel net en hausse de plus d'un tiers, porté par une hausse du nombre de passagers et de ses tarifs, malgré un coût du carburant en hausse.

La compagnie a pu compter sur "un premier semestre record et un fort trafic pour Pâques fin mars", a indiqué dans un communiqué le directeur général de la compagnie Michael O'Leary, qui prévient toutefois que les prix qui s'annoncent moins élevés que prévu sur le trimestre en cours.

Le résultat net est ressorti en hausse de 34% à 1,92 milliard d'euros pour l'exercice annuel 2023/24 achevé fin mars.

Le chiffre d'affaires annuel a augmenté de 25% à 13,44 milliards d'euros, porté par un trafic en hausse de 9% à 183,7 millions de passagers tandis que le tarif moyen a augmenté de 21% à 49,80 euros, a précisé Ryanair.

Ryanair, qui avait inauguré en novembre le premier dividende régulier de son histoire, avec 400 millions d'euros distribués aux actionnaires pour l'exercice, a aussi annoncé lundi un rachat d'actions de 700 millions d'euros.

Mais l'entreprise prévient s'attendre à une "hausse modeste" de ses coûts par siège pour l'exercice qui démarre, avec en outre des tarifs moins élevés que prévu au début de son premier trimestre.

"Il est un peu surprenant que les prix n'aient pas été plus élevés" sur cette période, "et nous ne savons pas vraiment s'il s'agit simplement du sentiment des consommateurs ou de craintes associées à la récession en Europe", a indiqué M. O'Leary dans une présentation en ligne des résultats.

Pour autant, "nous constatons toujours une forte demande de voyages en juillet et août" et la compagnie met en place "le plus important programme de vols" estival de son histoire, a ajouté le patron.

Les perspectives "dépendront fortement" de l'impact "d'événements défavorables (...) tels que les guerres en Ukraine et au Moyen-Orient, d'importantes perturbations du contrôle aérien ou de nouveaux retards de livraison de Boeing", avait indiqué M. O'Leary dans le communiqué.

Le titre de Ryanair à la Bourse de Dublin évoluait en baisse de 0,90% à 18,17 euros vers 07H30 GMT.

"Avantage concurrentiel"

La compagnie a vu lors de son exercice 2023/24 ses coûts d'exploitation augmenter d'un quart, principalement en raison d'une augmentation de 32% des coûts de carburant, mais aussi "de la hausse des coûts de personnel (...) et des retards de livraison de Boeing", a pointé Ryanair.

Pour autant, les coûts par siège restent maîtrisés, affirme la compagnie, qui met en avant un "avantage concurrentiel croissant" avec ses concurrents européens.

Ryanair prévoit d'augmenter son trafic de 8% lors de l'exercice en cours, pour atteindre entre 198 et 200 millions de passagers. La compagnie vise 300 millions de passagers d'ici 2034.

"Les retards de livraison de Boeing constitueront un énorme problème pour Ryanair", selon Olly Anibaba, analyste chez Third Bridge, qui s'attend à ce que la compagnie ne reçoive que la moitié des avions promis "ce qui pourrait réduire le volume de passagers de 5 à 10 millions" sur l'année.

Par ailleurs, le différend entre Ryanair et des agences de voyages en ligne "a provoqué une baisse du trafic passagers et une réduction de 5% des revenus" sur l'exercice achevé, selon l'analyste, pour qui "la résolution de ce problème" devrait être positive pour la compagnie.

Ryanair avait vu son bénéfice net chuter de 93% sur un an au troisième trimestre, pâtissant notamment du fait que plusieurs agences de voyages en ligne, comme Booking.com, Kiwi ou Kayak, avaient arrêté en décembre de vendre ses billets.

La compagnie dénonçait de longue date les pratiques de ces entreprises, affirmant que de nombreux sites vendaient ses billets plus chers, facturaient des majorations cachées et transmettaient à la compagnie de fausses informations de contact et de paiement.

Ryanair avait ainsi salué une nouvelle "bienvenue", qui avait néanmoins pesé négativement sur son résultat. Elle a depuis janvier normalisé ses relations avec plusieurs de ces opérateurs, par des accords autorisant la vente de ses vols.

afp/rp